lundi 23 novembre 2009

Il y a 20 ans...

... je me disais que ça allait être super d'avoir 20 ans :



Aujourd'hui, je n'irais pas jusqu'à faire mon Nizan en disant à peu près le contraire, je me demanderais juste s'il faut revoir ses amours de jeunesse, tel ce film de Rochant. Et puis, en fait, après l'adoration puis le rejet de ce film, après avoir débusqué derrière le charme, ses emprunts et sa pose, après l'avoir accusé, au fil des années, du mortel péché de n'être pas si novateur que ça, on la (re)trouve pas mal cette scène, on trouve que sa douceur n'est pas feinte, on trouve que la madeleine n'est pas si fade et par ricochet, le souvenir du film ne réapparaît pas tant d'une intense justesse que juste honnête.

Tout cela pour dire que "si, comme dans La rose pourpre du Caire, un personnage devait sortir de l'écran et vous accompagner quelques jours, avant de disparaître à jamais", je choisirais comme ça, l'égérie de Carax, Rochant, Garrel, la Mireille Perrier des années 80.

(En souvenir d'Un monde sans pitié sorti le 22 novembre 1989).

11 commentaires:

Anonyme a dit…

besoin de verifier:)

Joachim a dit…

Oui, c'est précisément le sens de cette note. Je crois que les cinéphiles (enfin, ça marche peut-être plus avec les parisiens d'ailleurs) ayant appartenu à la tranche d'âge 15-24 au moment de la sortie de ce film n'ont pas un rapport très objectif ou rationnel avec celui-ci et se laissent porter par des vagues alternées d'attachement ou de rejet strictement affectives.

Gilbert Pinna, le blog graphique a dit…

Hyppolite Girardot qui semble surjouer en saisissant un personnage de la "vraie vie" du moment - comme on dit - joue juste finalement tant il parvient à restituer le surjeu naturel de son personnage ( qui ponctue ses phrases d'un improbable "putain !" accentué, pour faire croire qu'il y croit)...Et il me semble que le propos principal du film visait à repérer ( et à dénoncer ?) ce jeu à vide qui semblait caractériser l'époque.
A sa sortie, ce film m'avait plutôt agacé. L'extrait, je suis d'accord, se laisse revoir avec plus de distance dans le jugement.

Ska a dit…

Ça alors ! 20 ans !
Ah ouais...
À l'époque, à 16 ans donc, putain !, j'avais vachement aimé...
Pas revu depuis un bail, mais je crois que je l'aimerais encore ce film...

Dr Orlof a dit…

Coïncidence : je fête l'anniversaire de ce film (putain 20 ans!!!!) en parlant de la trop rare Mireille Perrier dans une oeuvre sans doute plus mémorable même si moins "générationelle" (encore que...)

Ed(isdead) a dit…

Très loin de Paris, l'attachement fut le même, Joachim. Un attachement obsessionnel : retour trois ou quatre fois de suite en salles, achat de la B.O., puis passage en boucle des plus beaux moments sur la VHS, recherche de correspondances dans "la vraie vie"...
Personnellement, je ne l'ai pas rejeté par la suite puisque je ne l'ai plus revu. J'ai encore l'impression d'entendre toutes les répliques. Il est encore trop tôt pour y revenir...

Vincent a dit…

Bonsoir, bonsoir,

Merci, Joachim, pour ce bel extrait qui, en ce qui me concerne a gardé tout son charme. Comme Ed, je ne l'ai jamais revu depuis 89, plusieurs fois j'en ai eu envie, mais je me suis méfié. J'ai eu tort, avec Mireille Perrier ( va falloir que je trouve quelqu'un d'autre pour la question) ça ne pouvait déchoir.

Rien à voir mais en Allemagne, j'ai rencontré Andrea Martignoni qui travaille avec Blu, conception sonore et musique. Il accompagnait un autre film, "Muto", un peu différent de l'autre mais tout aussi fascinant.
Nous avons parlé de ton article des Cahiers, qu'ils avaient eu et avaient apprécié. J'ai dit à Andrea que je lui enverrai l'adresse de 365 jours ouvrables. J'attends de ses nouvelles.

Joachim a dit…

Merci les amis.
Heureux d'avoir réveillé les souvenirs... En fait, j'ai l'idée qu'il manque peut-être à ce film une dimension de fabuliste-moraliste (comme le Rohmer des "Nuits de la pleine lune") qui l'aurait aidé à peut-être mieux vieillir et à être vu comme autre chose qu'une trace de l'air de son temps. Même si le film a une certaine magie, capte beaucoup de choses sans doute aussi un peu innocemment, ce qui rajoute encore au charme... Mais on ne peut pas reprocher à Rochant de ne pas parvenir au niveau de Godard ou Rohmer dès son premier film. En fait, le plus triste, c'est le manque de concrétisation de la suite de sa carrière (brisée par l'échec des Patriotes en 1994)...

Quant à Mireille Perrier, je vois que je ne suis pas le seul à l'apprécier. Dans mes moments de folie, je rêve de son "Jackie Brown", le film de son come-back...

Enfin Vincent, merci beaucoup de cette attention. Très flatté que l'article ait été lu par ses principaux intéressés... Et c'est par Muto que j'ai fait la connaissance de Blu...

Ludovic a dit…

Echec d'autant plus injuste que c'est un film ambitieux et très maîtrisé...

Vincent a dit…

D'autant que cela reste l'apparition de la très belle poitrine et des longues jambes de Sandrine Kimberlain.

Ska a dit…

Malheureusement, pour l'avoir vue récemment dans pas mal de courts métrages vraiment pas terribles, Mireille Perrier cherche encore son Tarantino...

Quant à Rochant, oui, quel gâchis ! Vous vous souvenez de Total Western, ce truc aberrant...