mercredi 24 juin 2009

On finirait presque par l'oublier...

... mais on a un cinéaste (enfin très intermittent comme cinéaste) à la Culture. Mais d'ici à ce que se profile un scénario à la coréenne ? En même temps, pas hyper envie de voir son dernier film, sorte de remake inversé d'un vieux titre de 1981 apparemment :
Bon, allez, trève de procès d'intention, des dossiers chauds t'attendent, et si tu arrives à te dépêtrer de ce serpent de mer (la deuxième vidéo, je la trouve incroyable)...
Et puis, n'oublie pas les papys flingueurs qui t'attendent au tournant :

vendredi 19 juin 2009

Do the goal dance

Bon, ça y est, près d'un an après sa présentation à Cannes et à quelques jours du solstice, Ce cher mois d'août de Miguel Gomes pointe enfin sa vibration estivale dans les salles, bénéficiant d'un beau soutien critique (à tel point qu'une facebookienne connaissance plus réservée sur le film y est allé d'un excellent "ce cher moi doute").
Bon, que rajouter sur ce film ? Que si les titres n'avaient déjà été pris, il aurait tout aussi bien pu se nommer Charade (l'art des liens incongrus, poétiques mais d'un agencement parfaitement logique) que Domino (l'art de la juxtaposition double face - fiction, documentaire - tout autant que l'art de faire découler les séquences les unes des autres dans un joyeux déroulé ludique) ?

On pourrait tout aussi rappeler que le film est bourré jusqu'à la gueule de musiques et de chants, artefact idéal pour qu'il se passe toujours quelque chose, selon la méthode de Miguel Gomes :

"En tant que cinéaste, je crois toujours que les choses vont arriver. Il le faut. Je vous donne un exemple : la piste de danse vide… Au début des chansons, les gens sont timides, il en faut toujours un qui se lance, puis deux, puis tu te retournes et c’est plein. Ce va-et-vient, je le connais bien pour l’avoir longtemps observé. Le plan a l’air très composé, très rythmé, alors que je les ai laissés faire (ils savaient qu’on était là pour filmer un bal où eux-mêmes étaient venus), et que nous n’avons fait qu’une seule prise."

Si donc Miguel Gomes fait toujours confiance à la musique pour faire advenir la danse, signalons qu'il avait fait l'inverse quelque temps auparavant (en 2004) : inventer, par le biais du cinéma, une danse sans musique et ça donne ça :


Quand je vous disais que ce cinéaste ne pense qu'à jouer...

Merci donc à cette revue (dont je ne comprends pas un traître mot, ne parlant pas espagnol, mais qui m'a permis de mettre la main sur ce petit dessert).

dimanche 14 juin 2009

Le jour au musée

Bon, je ne l'ai pas visitée, cette fameuse exposition Vides à Beaubourg, cette fameuse exposition avec... rien dedans, si ce n'est des cimaises blanches, des courts textes et la signalétique du musée qui n'en prend que plus de valeur. Rappelons le principe de l'expo: neuf salles vides, certes, en mémoire de neuf souvenirs d'expositions fantômes, de neuf histoires conceptuelles, de neuf "degrés zéros de l'art" où le vide était invoqué pour divers motifs. Si j'en crois certains avis, la difficulté était pourtant de ressentir la singularité de chacune de ces absences. Quand Yves Klein vide une galerie, c'est parce que quantité d'évènements s'y déroulent aux alentours, avant, après. Si le musée est vide, c'est que l'art est dans la rue. Ainsi, un vide ne s'apprécie qu'en raison du plein qui lui est voisin. Juxtaposer des salles vides, sans effet de contraste, c'est vraiment prendre le risque de l'exposition symptôme de l'institution qui n'a plus rien à dire.
Mais bon, ne l'ayant pas visitée, cette expo, mon avis sur celle-ci devrait être aussi mutique qu'une page blanche.
Je ne l'ai pas visitée, donc, mais au moins a-t-elle permis cette petite vidéo baladeuse et facétieuse :


Preuve qu'il y avait aussi qu'il y avait sans doute là, dans la déambulation homogène et ininterrompue, même plus rythmée par les nécessaires arrêts devant les oeuvres, l'occasion d'une expérience zen à bon compte, dans l'espace pur, englobant, quasi lacté du musée.

Le plus drôle avec cette expo, c'est que je me demande si elle ne serait pas un hommage involontaire :

- d'une part à cette déambulation un poil plus angoissante :

Dressed to kill - Pulsions (Brian de Palma 1980)

- d'autre part et surtout au travail d'un autre artiste : Laurent Pariente travaillant (dans l'échelle, les motifs constructifs, la répétition) à l'exact intervalle entre sculpture conceptuelle et architecture modulaire. Parois minimales et ressérrées, recherche de l'étroitesse qui labyrinthise l'espace, tout le travail de Pariente cherche à donner le maximum de densité à un espace, au départ, sans aucune qualité (parois blanches, répétitives).

Pour donner une idée, cette petite vidéo sur le montage d'une intervention au musée Bourdelle...

(voir la vidéo , si le lecteur exportable reste blanc...)
... où précisément le fait qu'il intervienne au milieu des sculptures (littérallement prises entre les murs et ne pouvant être vues que de manière fragmentaire) vient à la fois perturber et enrichir son système. En somme, lui aussi expose du vide mais pour donner une nouvelle densité à l'espace muséal, quand les vides de Beaubourg paraissaient au contraire dégonfler l'intensité que propre aux salles d'exposition.

vendredi 12 juin 2009

Belle personne, beaux gosses ou likely lads ?


La belle personne : Il y a deux crapauds qui me matent, là... Je vais me la jouer distante, indifférente, comme d'hab...

Les beaux gosses : Woh l'autre, comme elle se la joue. De toute façon, son film, il est trop nul.

Deux films. Deux visions de l'adolescence. Test comparatif, composant par composant.

AFFICHE :
BP : Pose alanguie et calculée.
BG : Désarroi sincère.

CASTING :
BP : Acteurs un poil trop vieux pour être encore au lycée. Etalage de noms au générique, reproduction bourdieusienne, apologie du microcosme.
BG : Débutants inconnus qui font leur âge. Choisis au mérite républicain. Part belle donnée aux timides, aux bafouilleurs, à tous ceux qui oublient d'être acteurs d'eux-même.

SCOLARITE :
BP : Acteurs un poil trop vieux pour se retrouver encore au lycée. Incidemment, prof un poil trop jeune, indiscernable de ses élèves. Personne ne s'étonne qu'il déjeune au même troquet que ses élèves, quasiment à la même table.
BG : Il est un animal encore plus étrange que la fille: le prof ! Ah bon, y'en a qui écrivent des livres ? Ah bon, y'en a un qui habite au dessus de chez moi ? Ah bon, la dirlo, elle va au supermarché ?

MUSIQUE :
BP : Nick Drake ressassé à l'infini, mélancolie splendide à la base, mais qui en devient illustrative.
BG : Nappes de synthés Atari qui craignent à la base, mais qui cachent un vrai sens mélodique.

CODES SOCIAUX :
BP : On les connaît tous, merci, pas nécessaire de nous faire un dessin.
BG : Que c'est bon de mettre les pieds dans le plat ! (cf, l'incroyable scène de la soirée)

LA SURPRISE DE L'AMOUR :
BP : Puisque ces sentiments nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs.
BG : Mais comment t'a réussi à pécho ?

GOUT (BON / MAUVAIS) :
BP: Bon goût à tous les étages, toutes les références qu'il faut, saupoudrées, salées, poivrées...
BG: Film trop heureux de son absence totale de bon goût et de se présenter à nous si mal sapé...

LA GRANDE FAMILLE DU CINEMA FRANCAIS :
BP : Et si la "belle personne", c'était Honoré lui-même ? Dans le sens où l'adjectif "beau/belle" désigne les pièces rapportées de la famille ("belle-fille", "beaux-parents"). En mettant en scène la captation d'héritage de la Nouvelle Vague, en s'érigeant en "grand frère" d'un cheptel de "fils et filles de", il s'assure ainsi sa place dans l'arbre généalogique du cinéma français.
BG : L'unanimisme est tel autour du film de Sattouf que le vrai "beau gosse" du cinéma français, celui dont tout le monde s'entiche, c'est bel et bien lui.

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Par ailleurs, je ne résiste pas au fait de copier-coller ici un avis d'Axelle Ropert (pris sur une discussion Facebook et qui ne m'étaient pas spécialement destinés, bon alors, je sais bien que c'est un procédé de sale gosse mais je voulais garder trace de ces mots "de conversation", qui même s'ils sont très spontanés et ne sont pas pensés comme une véritable texte critique me paraissent les plus justes sur le film) :

"Un film teigneux, hirsute, vif mais dense, cruel mais élégiaque quelquefois comme par distraction... et à mourir de rire. Et je n'emploie pas le mot souvent, alors là j'y vais: totalement rock, c'est à dire irrécupérable (pas comme tous ces gens qui font des films simili rock pour trouver une porte d'entrée rapide dans les magazines de mode).
Par esprit rock, j'entends : minimalisme lo-fi, esprit obsessionnel et ricaneur, rapport démuni à la vie, peur des filles, aspirations obscures et visqueuses. Et le film est très loin du réalisme sociologique, il verse plutôt dans l'hyper-réalisme de la science-fiction."

On ne saurait mieux dire...

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Ce "rapport rock et démuni à la vie", je le ressens très fort dans cette petite vidéo qui retrace la chanson de geste libertine :


... surtout dans la façon dont ils récitent ce poème au début, de manière aussi empruntée et élégante que les acteurs de Sattouf. What will they become, ces beaux gosses ? Pour ma part, la question que je me suis posée en sortant de la salle. Si un film nous donne envie d'avoir plus tard des nouvelles de ses acteurs et de ses protagonistes, c'est tout de même une belle preuve de sa réussite, non ?

mardi 9 juin 2009

Glamour à mort

Affiches arrachées, métro Iéna, ce matin.

dimanche 7 juin 2009

Mondial Ecologie

puis s'en va voter Cohn-Bendit ?
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Au moins un éclat de rire, à cause de ce genre de ridicules accusations, c'est à peu près tout ce qu'aura provoqué chez moi le plus mauvais film du monde. 

vendredi 5 juin 2009

Orgueil et Vanité

On fait vraiment des progrès sémantiques tous les jours. Jusqu'à il y a peu, j'utilisais souvent indistinctement les termes "orgueil" et "vanité", les maintenant dans une sorte d'équivalence floue. Or, ces derniers jours, quantité d'exemples pour m'éclairer sur la nuance. Et puis, le bac philo approchant, si ça peut être utile à quelque lycéen qui échoue sur ces pages..

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VANITE : "This might be my masterpiece."
(Quentin Tarantino donnant des verges pour se faire battre, ou plutôt la dernière réplique de Brad Pitt dans Inglourious Basterds 2009)

ORGUEIL : "Worst film you ever saw ? Well, my next film will be better !"
(déclaration apocryphe d'Ed Wood ou plutôt de son avatar Johnny Depp dans Ed Wood - Tim Burton 1994)

VANITE + ORGUEIL : "Disappointed  by my basterds ? Well, my next masterpiece will be better !"
(réponse imaginaire de Quentin Tarantino à ses ex-fans, espèce cannoise en brusque expansion)


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Le genre d'exemple qui me fait comprendre tout de suite : "Cantona aurait un seul équivalent à Manchester. C'est Cristiano Ronaldo. Ce qui les distingue, c'est que Ronaldo a de la vanité et Cantona de l'orgueil". (lu ici)

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L'application pratique : La Panenka de Zidane. Comme elle est rentrée (qui plus est sans même faire trembler les filets), c'est de l'orgueil. Si elle avait été dehors, ça aurait été de la vanité.

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Dialogue entre un vaniteux et un orgueilleux :

Crimes et délits (Woody Allen 1989)

V : La chaîne publique veut faire un documentaire sur moi. Me suivre, voir comment je parle, comment je pense. Ça fait partie de leur série « Esprit créatif ». Donc, je leur ai parlé de toi.

O : Merci, mais je travaille sur un de mes projets. Un petit film.

V : Oui. Wendy m’a dit. Un film sur un prof de philo. C’est bien. Mais ce serait l’occasion de gagner de l’argent et d’être reconnu.

O : Je ne suis pas vraiment le biographe qu’il te faut. Je fais des films sur les déchets toxiques et les enfants affamés.

V : Ecoute, je serai franc. Je n’ai pas pensé à toi en premier. Je fais ça pour Wendy. Elle dit que tu n’as pas travaillé depuis longtemps.

O : J’ai travaillé mais personne ne me paie.

V : Je sais que tu ne respectes pas ce que je fais, mais j’ai gagné un tas d’Emmys. Tu trouves que c’est nul. Très bien, je comprends.

O : Je ne sais pas. Je pourrais utiliser l’argent pour finir mon film. J’ai des dettes et tout ça.

V : Idée de farce : un raté accepte de filmer la vie d’un grand homme et en vient à apprendre les valeurs profondes.

Armageddon

Lars von Trier + Terminator 4 au menu de cette semaine, soit sur près de 700 écrans, des airs de fin du monde.
Ainsi donc, ce 3 juin 2009 (3/6/9 serait-ce la nouvelle martingale maléfique, une sorte de 666 du calendrier ?), c'est donc la date où

main dans la main avec l'


Dire que ces gougnaffiers n'ont pas même pas la politesse d'attendre mercredi prochain le retour de