vendredi 19 novembre 2010

Verticalofolie

Désolé de ne pas alimenter plus souvent le blog, mais en attendant un peu d'autopromo.

Demain, samedi 20 novembre, dans le cadre d'une journée organisée par le Festival Image de Ville, je donnerai à 14h30, à l'auditorium de la Cité de l'Architecture (donc, l'ancienne salle de la Cinémathèque de Chaillot, frissons dans le dos....), une conférence sur les tours et gratte-cieux au cinéma, en tentant de montrer les différents "rôles" de cet acteur architectural qui peut même influencer la narration cinématographique. Le tout sera rempli de coq-à-l'ânes et de rapprochements arbitraires tels que je les affectionne. Si vous voulez donc savoir comment Paul Grimault et Rem Koolhaas partagent en fait les mêmes points de vue sans le savoir, comment King Vidor a influencé la carrière de Mies van der Rohe, ou entendre un nouveau "théorème de King Kong" qui n'a rien à voir avec Virginie Despentes, venez donc demain.

Plus de détail ici.

lundi 1 novembre 2010

Nostradamus cinéma

Dans Runaway train d’Andrei Konchalovsky, alors que le train fou (avec à son bord, deux détenus en fuite, mais pas de frein ni de conducteur) poursuit sa route, une brève scène au central de contrôle nous montre le responsable de la surveillance du réseau ferroviaire jeter un œil à la télé. Sur l’écran des news, on y voit atterrir la navette spatiale et le bonhomme de soupirer une complainte du genre : « Toute cette technique, quand l’homme n’arrive plus à la maîtriser, c’est quand même terrible ». Ayant vu le film cet été, j’étais naturellement persuadé qu’il s’agissait là d’une allusion directe à l'air du temps d'alors, mentionnant l’explosion en vol de la navette Challenger.

Or, la fiche imdb du film m’apprend qu’il est sorti aux Etats-Unis le 6 décembre 1985 alors que l’explosion (date qui par ailleurs marqua pour moi et je crois pas mal de gens de mon âge une borne d’entrée dans l’adolescence) eut lieu le 28 janvier 1986. Etrange comme parfois, au détour de scènes anodines, le cinéma paraît recéler d’étranges prédictions.


Je n’avais pas vu non plus Fight Club de Fincher au moment de sa sortie en 1999 et ne l’ai découvert en vidéo que trois ou quatre ans plus tard. Et comme beaucoup dans mon cas, j’ai été frappé par l’une des premières phrases que l’on entend en voix off (vérifiable sur le scénario) : « We’re at ground zero » annonçant malgré elle les dernières images : les explosions en cascades de buildings.

En même temps, pour que je me mette à croire aux théories du complot sur le 11 septembre, il m’en faudrait un peu plus.


Comme beaucoup, je n’avais pas vu les deux Hostel (Eli Roth 2005 et 2007) à leur sortie et ce n’est que grâce à sa présence d’ER dans Inglourious Basterds que j’ai daigné jeter un œil à ses films. Seulement entre temps, l’affaire Madoff est passée par là et tiens, je constate qu’il (ou disons son sosie) joue dans le film :


… ce qui cadrerait avec la lecture qui voit dans cette pochade gore (par ailleurs mise en scène avec vraiment beaucoup d’attention et d’efficacité), une allégorie de « l’horreur économique », une sorte de Salo pop où les puissants de ce monde disposent à volonté, pas tant des corps, mais plutôt des nerfs des plus faibles qu’eux.


Bon, j’admets que cet exemple est plutôt tiré par les cheveux, mais finissons en beauté.


Qui est ce jeune homme qui à sa manière dit qu’il préfère l’argent au bonheur et surtout se demande quelle folie les billets lui feront faire ?




François-Marie Banier, of course dans précisément L’argent de Bresson. (Merci à Pierre Léon qui avait exhumé cet extrait sur Facebook).

Il va sans dire que toutes ces coïncidences ne sont que d’amusantes coïncidences et ne sauraient alimenter de quelconques et fumeuses théories paranoïaques, conspirationnistes ou autres.


En espérant seulement que ces plus ou moins nettes prédictions puissent peut-être consoler tout ceux qui ont été émerveillés d’apprendre qu’il y avait un téléphone portable dans des images de Chaplin datant de 1928 et à qui je suis désolé d’apprendre la vérité.



Première victoire de l'imaginaire cinématographique

On a montré Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki 1988) à notre fille de deux ans et demi (Disney attendra).

Et maintenant, quand elle voit ça dans la rue :


Elle dit ça :

("Le chat-bus !" pour ceux qui n'auraient pas vu le film.)

Bon, c'est peut-être complètement tarte de l'écrire mais être le témoin de la toute première infusion de l'imaginaire cinématographique dans le quotidien de son enfant, c'est incroyablement touchant.

Quant à la seconde (puisque oui, nous avons eu une deuxième petite fille, il y a près de deux mois, nouvelle abondamment relayée sur Facebook mais pas sur le blog), elle montre aussi d'excellentes dispositions :



Et puis oui, j'en fais le serment, je ne vais les forcer, je ne vais pas les gaver de films. Elles seront libres de leurs gouts et de leurs centres d'intérêt.