Sur le "mur livre d'or", j'aime beaucoup cette petite taquinerie complice sur le prénom de mon collègue :
jeudi 28 mai 2009
Avant Cannes...
Sur le "mur livre d'or", j'aime beaucoup cette petite taquinerie complice sur le prénom de mon collègue :
Looking for Eric
lundi 25 mai 2009
La déprime du dimanche soir de palmarès
Bon sinon, comme tout ivrogne de cinéma qui se respecte, quelques commentaires de bistro (même si je n'ai vu que la moitié des films de la sélection et pas Audiard, Andrea Arnold, Lou Ye et Park Chan Wook).
Sur le plan de la "direction artistique", deux revisitations des avant-gardes : la nouvelle objectivité photographique chez Haneke (même si l'action de son film est antérieure à l'émergence du mouvement) versus le futurisme dans le théâtre d'ombres de Bellochio. Mais là où Haneke déploie consciencieusement sa scénographie, Bellochio paraît réellement réinterroger les formes et les idées de l'époque, pas tant pour les faire résonner avec aujourd'hui que pour en retourner toutes les ambiguïtés et les réorienter vers sa propre colère d'artiste. Pour aller vite, j'ai l'impression très nette que Bellochio pratique une sorte de "judo narratif et formel": s'appuyer sur la puissance ostentatoire, sur la grandiloquence de son ennemi pour mieux la détourner vers ses propres cibles (l'hypocrisie des institutions pour encore une fois, aller très vite).
Vincere est un film complexe, complexe sur le plan de la forme et du contenu, complexe aussi parce que presque anachronique. Il évoque davantage "la grande fresque d'auteur des années 70" que les contemporaines poses post-modernes. En ce sens, cet examen d'une famille "clandestine" rendue dysfonctionnelle par l'Histoire pourrait dialoguer avec Le conformiste de Bertollucci qui examinait déjà le fascisme à la lumière d'Oedipe.
Alors que le Ruban blanc reste quand même balisé, Vincere est foisonnant. Là où Haneke reste didactique, Bellochio préfère la dialectique. Quand Haneke reste (et restera) le prof honoré de sa Palme (académique ?), Bellochio demeure l'éternel (jeune) homme en colère du fond de la classe (et Resnais l'élève faux dillettante, brillant et rêveur).
Pour finir (en attendant peut-être de revenir sur Moullet, le film collectif roumain et d'autres), l'inévitable palmarès subjectif :
Palme d'or du film incompris : Inglourious basterds (Bon, je ne dis pas que je suis en télépathie avec Quentin, que moi j'ai tout compris contrairement aux nombreux déçus par le film, mais voilà une oeuvre beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, en particulier sur l'obsession tarantinienne de la vengeance, et dont le final reste tout de même un summum plastique).
Prix Marcel Proust (faux nombrilisme, tableau d'une société, élégance du style) : Time that remains d'Elia Suleiman
Prix Pedro Almodovar du plus beau portrait de femme : Mother de Bong Joon-Ho
Prix Michelle Pfeiffer des retrouvailles les plus délicieuses : la merveilleuse, la classieuse, la resplendissante Irène Jacob en mère d'élève délurée dans Les beaux gosses de Riad Sattouf (et dire que je ne l'avais même pas reconnue).
Prix du meilleur édito contenu dans une réplique de film : "Le Président Chirac avait une fille schizoïde, mais pas le Président Sarkozy qui diminua donc les crédits de la psychiatrie". (in La terre de la folie de Luc Moullet).
Prix des "Choristes pervers" pour la meileure réplique "c'était mieux avant" : "Le mieux, c'est le catalogue de la Redoute 1986, les photos, elles sont pas retouchées, on voit les poils et les tétons sous la lingerie." (citation de mémoire, encore dans Les beaux gosses).
Prix de l'animal de compagnie : le cochon domestique dans Contes de l'âge d'or
Prix de l'animal de mauvaise augure : le renard parlant dans Antichrist
Prix des meilleures répliques animalières : impossible de départager "Maman, quand je serais un chat, est-ce que je pourrai manger des croquettes ?" (Les herbes folles d'Alain Resnais) et "Le cerf s'est échappé dans Paris ? Mais il trottine où ?" (Visage de Tsaï Ming-Liang)
Prix de la réplique particulièrement mal venue : "Comment faire confiance à quelqu'un qui passe son temps au cinéma ?" (ou quelque chose dans le genre, entendu dans Map of sounds of Tokyo d'Isabel Coixet)
C'est vrai ça, à force de voir trop de films, on va finir par se poser la question. Confiance ou pas confiance ?...
Sauvez Tsaï !
vendredi 22 mai 2009
Into the void
Et puis, je me suis rendu compte qu'avec mon téléphone portable posé sur l'escalator du Palais et en visant les néons, je pouvais faire comme Gaspar Noé : reproduire le célèbre Beyond the infinite de 2001 :
Sinon, ce matin, leçon d'élégance, d'invention et de discrétion avec The time that remains d'Elia Suleiman. Là encore, peut-être de plus amples développements bientôt. Ca valait le coup d'attendre sept ans.
Je me demande si les Herbes folles ne poursuit pas secrètement le plus déroutant des Resnais Je t'aime, je t'aime (1968). Il y a quarante ans, c'était "la minute sans fin" que le héros était condamné à revivre. Déjà, au niveau de la boucle temporelle, c'était un peu autre chose que Noé et son permanent fantasme d'extase et de régression. Aujourd'hui, les Herbes folles, c'est une "minute originelle" qui ne cesse d'être repoussée, fantasmée, réinterprétée... Et aujourd'hui, ce déroutant épilogue de l'enfant aspirant au devenir-chat, quand il y a quarante ans, on affirmait que "l'homme invente des milliers d'objets que pour produire les quelques objets nécessaires au chat".
jeudi 21 mai 2009
Amour et bonne santé
Chanson d'amour et de bonne santé. De loin, le plus beau titre de tout le Festival. C'est celui d'un court-métrage de Joao Nicolau présenté à la Quinzaine (mais que j'ai pu voir avant sa présentation officielle demain, grâce aux bornes du short film corner). Amour et bonne santé, comment refuser dans ce festival où l'on croise plus que de coutume, mutilations, châtiments et lacérations... Et donc le film de Nicolau, touchant et ludique autoportrait qui se plaît à travers scénographies minimales et pince-sans-rire (un film qui arrive à transformer une galerie commerciale triste à pleurer en lieu où l'on rencontre l'amour ne peut pas être mauvais), à traquer le point de conjonction entre l'oisiveté et la créativité, entre l'impassibilité et le bouleversement intérieur, entre la fatigue et la jubilation sentimentale.
Chanson d'amour et de bonne santé. Once again. Ce pourrait être, également, le titre du dernier Resnais, inséparable de son proverbial accoutrement de sphinx impérial et malicieux : lunettes noires, chemise rouge et baskets blanches.
Difficile de définir le charme de ces Herbes folles et surtout l'impression (dissemblable forcément dissemblable dirait l'inspiratrice d'Hiroshima mon amour) qu'il procure à chacun de ses spectateurs.
Bon, je pourrais dire, pour aller vite que c'est le meilleur de la comédie sophistiquée (entre Shop around the corner, The ghost and Mrs Muir, Elle et lui) revisité par Nathalie Sarraute (le travail sur les impasses du langage, les hésitations et mots qui échappent).
Je pourrais dire, aussi, que pendant la projection des Herbes folles, je ne cessais de me fredonner intérieurement cette chanson :
... cousine du film par son impeccable tempo mais aussi de motif : cette accumulation d'indécisions, de choses qui pourraient advenir mais ne se poursuivent pas vraiment, ces projections mentales qui ne sont pas encore de l'action mais qui sont plus que de la velléité. Le film, en son entier, vogue dans cette somme d'embryons et de pistes ouvertes qui au final génère bien plus qu'une simple illustration psychanalytique, une pelote d'affects, d'images et d'émotions qui continuera longtemps à hanter la mémoire du spectateur.
Bon allez, en attendant la suite, pour tout le monde, amour et bonne santé !
Si la vie était un film de Lars von Trier...
Donc sinon, Antichrist ? Pas autre chose que le film d'un type qui se rêve en Jérôme Bosch né 500 ans trop tard, mais qui se console en tentant d'entrer en télépathie avec Tarkovski pour lui demander les recettes de réalisation du shocker ultime avec une caméra dédicacée par Kubrick. C'est tellement gros qu'on se demande si l'arnaque fait elle aussi, oui ou non, partie du projet. Rajoutons que Paulo Coelho, le "gourou du bonheur" était venu assister à la projection de l'oeuvre du "gourou du malheur", histoire de rajouter encore un peu plus de confusion mentale et esthétique à ce sinistre non-évènement.
mardi 19 mai 2009
Le corps absent
Le meilleur du film tient dans sa façon de tourner autour de cette figure de la muse et d'en imaginer plusieurs possibles de sa représentation : une photo secrète de Sophie Marceau, une silhouette dans la nuit, des ombres sur des draps, des natures morts à base d'oreillers et de lits défaits, des sculptures improvisées à base de boules et de pierres. Belle quête que celle de l'empreinte de ce corps adoré puis évanoui. Dans ces moments-là, l'invention de Cavalier fait merveille. L'absence de chair donne paradoxalement corps à cette obssession (quasi vertigo-ienne), obsession qui n'en devient que plus puissamment charnelle.
Peu importe si le film me paraît parfois plus morne que ses précédents, touché par une certaine baisse de vitalité (mais en même temps, c'est aussi le sujet du film) et suscitte parfois davantage le respect (de la démarche) que la pure émotion. Il n'en reste pas moins qu'à son meilleur, ce dernier (peut-être vraiment le dernier, j'ai l'impression) opus transmet le vertige de filmer, de se raccrocher à l'objectif de la caméra vidéo, montré ici non seulement comme un prolongement de l'oeil, mais appelant aussi d'autres figures trouées : le cyclone intime, le centre de la spirale vertigineuse du souvenir (impressionnante séquence où Cavalier se casse la gueule dans les escaliers, tout en refusant de lâcher sa caméra), l'origine du monde.
Je cherchais une image pour éclairer cette idée de l'empreinte du corps absent et j'apprends que cette toile de Magritte : s'intitule La philosophie dans le boudoir (1947). Occasion d'évoquer un autre film honteusement mal accueilli et qui a fait pas mal jaser : Kinatay (Brillante Mendoza), une autre histoire de corps en morceaux. Mais sans doute aussi un sérieux prétendant au titre de "film le plus sadien de la compétition" (sous-catégorie où le ciné-évangéliste Lars von Trier et Park Chan Wook ont déjà apporté leur contribution, en attendant éventuellement Tarantino, Haneke et Gaspar Noé dont les films ne sont pas encore passés, mais dont le casier contient déjà de lourds sévices et mutilations en scope).
Disons que Kinatay, c'est "Van der Keuken meets le divin marquis". L'histoire d'un jeune étudiant en criminologie qui, pour subvenir à ses besoins, doit accepter de faire des heures sup nocturnes au service d'un "gang des barbares" local. Première partie: grouillant documentaire dans le labyrinthe du "Manille global village" qui donne véritablement l'impression d'ouvrir toutes les portes de la cité et de la société. Deuxième partie de la trajectoire : dans une maison isolée et coupée du monde, une sombre histoire de vengeance, châtiment, loi du talion traitée sur le mode d'un macabre cérémonial avec durée réelle (comme chez Sade, il faut partir loin, très loin et pour ressentir cet éloignement, il faut tout indiquer du trajet) où si les nerfs sont mis à contribution, ce n'est pas tant avec ce que l'on voit (plutôt des ombres et comme dans Salo, on sent quand même que le réalisateur s'est posé beaucoup de questions sur les "dispositifs de voyeurisme", la synchronisation ou non du son et de l'image) qu'avec ce que l'on ressent (bad, bad, bad vibrations). Deux parties donc, jour et nuit, grouillement et platitude, vie de famille et loi du gang, chacun montrés comme deux faces indissociables d'une même réalité. Film pour le coup plus qu'inconfortable et désespéré, mais qui ne mérite pas le dédain avec lequel il a été traité. Tarantino, qui assistait à la séance, a récolté trois fois plus d'applaudissements (comme s'il en avait encore besoin) à son entrée dans la salle que l'équipe et le film cumulés . Gageons que le film a parlé à sa psyché la moins avouable, celle qui lui permet de produire les films de Roger Avary (Killing Zoe) et d'Eli Roth (Hostel), films que je n'ai jamais vus, mais qui ont la réputation d'avoir, selon certains critiques, orchestré la rencontre de Sade et Georges Bataille avec le slasher movie.
Aujourd'hui au programme : Bellochio, Almodovar et un film collectif du "jeune cinéma roumain" sous la houlette de Cristian Mungiu. Demain, Moullet, Tarantino, Resnais. On bénit les jours où la vie a oublié d'être une chienne.
dimanche 17 mai 2009
Premières bobines
Pour ma part, vu trois autres films déjà singuliers. Notes donc fort rapides, en attendant peut-être d'y revenir :
Go get some rosemary (Josh and Benny Safdie) : Au-delà du film lui-même, c'est la démarche qui (m') émeut profondément. Sous la forme d'une chronique (sans doute autobiographique) d'un père et des ses mouflets qui funambulise sur la marge entre copain et parent, le cinéma des frères Safdie traque l'épiphanie discrète où les contingences du réel laissent des voies ouvertes pour l'imagination domestique. Plus que le charme volatil (qui n'empêche pas toujours l'écueil de la répétition) un éloge de la vie comme perpétuel do-it-yourself affectif et ludique. et par là-même . Sublime dénouement au téléphérique de Roosevelt Island (mais est-il possible de louper ça tellement le moyen de transport est en-lui même cinématographique), sublime dénouement parce que très ouvert : plutôt que la fin d'un âge ou la fin d'un trajet, le début d'une (mini)odyssée pour les deux gamins du film, comme pour les frères Safdie, qui livrent, avec cet opus, la touchante généalogie de leur propre démarche de cinéastes bricoleurs et (quasi) autarciques.
Les beaux gosses (Riad Sattouf) : Attendu, vu et pas déçu ! Enorme secouage de cocotier de la comédie à la française. Là aussi, pas facile d'écrire dessus (on se sent un peu bête de faire l'intellectuel quand c'est si simple de rire et d'être ému) à part les formules toutes faites ("le premier grand jalon du teen-movie de chez nous" quoique la Noémie Lvovsky de Petites pourrait en être la marraine en cinéma de Sattouf comme elle joue d'ailleurs la mère intrusive et dépressive du personnage principal).
Un seul éloge (très, trop) global : Un film qui accumule toutes les disgrâces (de l'âge adolescent) pour en faire surgir sa propre grâce...
Le film qu'il fallait faire pour être à Cannes cette année
Cut-upons donc les pitchs de la Quinzaine des Réalisateurs (de loin, les plus singuliers sur le papier)... et si, avec un synopsis pareil, on n'est pas en sélection en 2010 :
L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant de son codétenu. Choqué par la mort brutale de sa femme, il perd la parole et est interné à Island Hospital. Il est sélectionné pour un traitement expérimental qui l'oblige à affronter la vérité dévastatrice qui sous-tend son passé, son présent et son avenir.
Pendant ce temps, un cinéaste se rend à Island Hospital pour réaliser un documentaire sur la vie des patients et de l'équipe soignante. Ni riche, ni célèbre, il a la réputation d'être un réalisateur de films d'auteur. Pendant la journée, il tourne des vidéos de karaoké, et la nuit, il aide sa mère qui tient une boîte de karaoké. Débordé par ses pulsions, ingrat physiquement et moyennement malin, il vit seul avec sa mère qu'il jauge avec mépris, ne voyant que ses pulls ringards, sa décoration kitch et les miettes de pain qui se logent à la commissure de ses lèvres quand elle mange bruyamment.Par ailleurs, il est capable de faire un discours étonnant sur la soul américaine à des écoliers éberlués, mais pour son film, il étudie les causes et les conséquences de ces phénomènes psychiques locaux.
«L'arrière-petit-neveu du bisaïeul de ma trisaïeule avait tué un jour à coups de pioche le maire du village, sa femme et le garde-champêtre, coupable d'avoir déplacé sa chèvre de dix mètres. Ca me fournissait un bon point de départ... Il y a eu d'autres manifestations du même ordre dans la famille», c'est comme cela qu'il présente son projet au public d'un festival d'une petite ville où il tombe nez à nez avec un de ses vieux amis, Bu. Après quelques verres, Ku est entraîné chez Bu où il fait la connaissance de sa femme qui prétend connaître tous ses films.
Le cinéaste et notre héros se lancent un défi mutuel : participer à un concours de films pornos amateurs. Mais quel genre de porno peuvent faire des types comme eux ? Après avoir picolé et parlé des heures, une idée s'impose - ils feront l'amour ensemble devant la caméra. Ce n'est pas homosexuel; c'est au-delà. Ce n'est pas du porno, c'est un projet artistique : neuf scènes tournées autour de la table, entre chaque scène, 45 degrés, 132 minutes en temps réel, la réalisatrice et ses parents jouent les trois personnages. Il n'y a pas de quatrième personnage, à part les chats.
Mener à bien ce projet implique notamment de ne pas moisir à Island Hopital. Quand ils rencontrent Curly, une adolescente qui n'a pas froid aux yeux, ils virent de bord.
Pourchassés par tous, ils bravent tous les dangers.
Tout ce petit monde s'entasse comme il le peut dans un studio du centre de New York et voudraient que ces deux semaines durent six mois. Pendant ces quinze jours, un voyage dans le nord de l'état de New York, des visiteurs venus d'étranges pays, une mère, une petite amie, des couvertures "magiques", et l'anarchie la plus totale s'empare de leur vie.
Après des nuits de beuveries, le cinéaste retrouve un message de sa consoeur lui demandant de « ne plus jamais l'approcher ». Mais il n'a aucun souvenir des événements de ces dernières semaines.
Finalement, la fugue lui semble être la seule issue: d'un grenier à Sainte-Marie-aux-Mines à la scène d'un café de Tokyo puis la forêt comme nouvelle destination.
Mais rien n'est innocent dans la vie. Tout le monde veut obtenir quelque chose. Sa seule idée en tête : amener avec lui dans la mort le plus de femmes possible.Hélas, dans ce domaine, il accumule râteau sur râteau, sans toutefois se démonter. Mais est-ce vraiment de ça dont il avait rêvé ?
Tout porte à croire qu'il subira le même sort. A moins qu'il ne parvienne à se "démerder" de là...
Mouaiff... Préférons sans doute comme film charade imaginaire, l'élégant générique d'ouverture des projections de la Quinzaine.
A chaque fois, un double plaisir : d'abord le quizz à compléter (à ce propos, quelqu'un sait quel est le film asiatique à 00:08 après La Captive d'Akerman ?) et les frissons de l'évocation furtive d'une mémoire cinéphile.
jeudi 14 mai 2009
mardi 12 mai 2009
Bon alors, c'est qui...
vendredi 8 mai 2009
Tiqqun au cinéma : invisible, forcément invisible (films fantômes 3)
dimanche 3 mai 2009
Russ and Rem (films fantômes 2)
Avant de devenir l'un des architectes les plus admirés, honnis, gouroutisés (rayez les mentions inutiles) d'aujourd'hui, Rem Koolhass a eu une vie antérieure où il tâta un peu de cinéma (mais aussi du journalisme) au sein du collectif à géométrie variable « 1,2,3 etc… », qui, vu comme ça, ressemble à une bande de Beatles teintée d’esprit provo.
(Source : « Le film à l’envers, les années 60 de Rem Koolhass », article de Bart Loosma, revue Le visiteur, automne 2001), ici en anglais.
Hmmm... Tout porte à croire que ce fantasmatique Hollywood Tower s'inscrit comme le chaînon manquant entre ça :
et ça :
Soit "Flesh and Speed" (Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! Russ Meyer 1965) versus "Pixels and Speed" (Speed racer Wachowski brothers 2008)...
Soit sans doute aussi un jalon intermédiaire dans l'histoire du "bon mauvais goût" hollywoodien...
Soit enfin que c'est dans les vieux fonds de la potacherie, de la série Z, du fétichisme bis que viennent parfois se nicher les intuitions géniales et prophétiques sur le devenir du cinéma. Ils ne devaient pas être nombreux, en 1974, ceux qui prophétisaient l'avènement du virtuel et plus encore, que ce virtuel-là ne serait pas tout à fait synonyme de désincarnation, qu'il n'empêcherait pas l'expressivité des corps et l'interrogation sur ceux-ci. Ainsi, ambiguïté et inversion sexuelles ne cessent de planer sur le cinéma des Wachowski...
Et puis derniers points communs entre Russ et Rem: deux mégalomanes, deux offenses à la mesure et au bon goût, deux gourous, deux miroirs de la vulgarité et puisque Rem voyait en Russ, non seulement le cinéaste total mais carrément le dernier exemple d'humanité, deux qui peuvent ostensiblement proclamer, chacun dans leur domaine : "I am a legend"...