lundi 31 décembre 2007

Podiums (Rétro 07 # 4)

Huit mois avant les JO, on distribue déjà les médailles de Pékin. Mais le cinéma, c'est comme la boxe, une affaire de catégories.

SI LE CINEMA, C'EST...

…. RESSENTIR ET PARTAGER toute la complexité des émotions vécues durant toute leur vie par des êtres si éloignés de nous et pourtant rendus de nous si proches durant le temps d’un long-métrage, alors :

Or : La graine et le mulet d’Abdelatif Kechiche
Argent : I don’t want to sleep alone de Tsaï Ming Liang
Bronze : Lettres d’Iwo Jima de Clint Eastwood

… CHERCHER ET TROUVER de la forme, encore de la forme, toujours de la forme, au risque du formalisme, alors :

Or : Paranoid Park de Gus van Sant
Argent : Lumière Silencieuse de Carlos Reygadas
Bronze : 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu

…. SCRUTER ET PEINDRE dans le même mouvement les grandes mutations d’une culture et d’une société comme les variations les plus sensibles de l’intime, alors :

Or : Still Life de Jia Zhang Ke
Argent : Les Climats de Nuri Bilge Ceylan
Bronze : Syndromes and a century d’Apichatpong Weerasethakul

… VIVRE une cure de jouvence à l'unisson du regard des plus de 50, 60, 70, 80 et même 90 ans qui transmettent ad libitum leurs émois de jeunesse, alors :

Or : Belle Toujours de Manoel de Oliveira (pour la jouisseuse gaillardise)
Argent : Les amours d’Astrée et Céladon d’Eric Rohmer (pour la charmante concupiscence)
Bronze : Control d’Anton Corbijn (pour le rimbaldisme rock)

… JOUIR sans entrave d’un scénar de série B à Z transcendé par la flamboyance de la mise en scène, alors :

Or : Election 2 de Johnnie To
Argent : Planète Terreur de Robert Rodriguez
Bronze : Boulevard de la mort de Quentin Tarantino (trop sympa le Quentin qui sait bien que son film est meilleur, mais qui laisse son brother monter une marche plus haut que lui)

Réclamation rejetée par les commissaires de course : James Gray, quoi James Gray ?
Contrôlé positif à l’EPO: Paul Greengrass (seule la cocaïne de Quentin est tolérée dans ce genre d’épreuve)

… PARIER sur des nouveaux noms, dont on attend une confirmation prochaine, alors…

Or : California Dreamin’ de Cristian Nemescu (premier film d’une rare ampleur, sortie le 2 janvier, qui ne sera malheureusement pas suivi d’autres, le réalisateur ayant succombé à un accident de voiture)
Argent : La visite de la fanfare de Eran Kolirin
Bronze : El Custodio de Rodrigo Moreno

Trépignent au pied du podium : 12 h 08 à l’Est de Bucarest de Corneliu Porumboiu et Naissance des pieuvres de Céline Sciamma.
… APPRENDRE beaucoup mieux que durant les cours d’histoire du lycée ou de la fac que de toute façon, on avait séchés pour aller au cinéma, alors….
Or : L’avocat de la terreur de Barbet Schroeder
Argent : Les LIP, l’imagination au pouvoir de Christian Rouaud
Bronze : La Commune, Paris 1871 de Peter Watkins (film certainement fastidieux et critiquable, mais film qui bien que pas de cette année évoque assez bien la France sarkozyste)
Incidemment : le traitement des contextes historiques dans La vie des autres et Perspepolis.

… SE FAIRE DES PETITS PLAISIRS avec des films caramel pour combattre le spleen du dimanche soir et se rendre compte que derrière leurs aspects de sucrerie, ces petits films révèlent un soupçon de profondeur ou de gravité que l’on n’attendait pas, alors :

Or : Le come-back de Mark Lawrence
Argent : Delirious de Tom Di Cillo
Bronze : Un baiser s’il vous plaît d’Emmanuel Mouret

PRIX SPECIAUX DU JURY
- Prix Glenn Gould pour l’originalité et la singularité de sa forme : Zodiac (David Fincher). Pourquoi Glenn Gould ? Car son fort inattendu aspect sériel et atonal correspond tout à fait à ce que le pianiste canadien disait des Variations Goldberg de Bach : « une œuvre totalement ouverte, sans début, ni fin, ni tension, ni résolution ».

- Prix de la substitution de style et d’identité : à William Friedkin qui signe avec Bug le meilleur des « David Cronenberg première période » (huis clos psycho-somato paranoïaque) et à David Cronenberg qui avec Les Promesses de l’Ombre signe un bon polar urbain, sec et violent « à la William Friedkin ».

PRIX D’INTERPRETATION
- Catégorie surperformance : Ashley Judd et Michael Shannon dans Bug.
- Catégorie « justesse d'une symphonie collective » : les acteurs de La graine et le mulet.
- Catégorie « quand je rencontre un cinéaste, je deviens un grand acteur » : Viggo Mortensen dans les Promesses de l’Ombre et Do-Yeon Jeon dans Secret Sunshine (Lee Chang-Dong)
- Catégorie « acteurs non-professionnels » : la forêt dans La forêt de Mogari (Naomi Kawase)


ET PUIS MALHEUREUSEMENT, JE RETIENS AUSSI:
Les pièces montées indigestes, les ratages à la limite de l’auto-caricature signés par des cinéastes dont j’avais pu adorer certains de leurs précédents titres :
Inland Empire de David Lynch, L’homme sans âge de Coppola, I’m not there de Todd Hayes, L’homme de Londres de Bela Tarr, Promets-moi d’Emir Kusturica, Mister Lonely d’Harmony Korine. Par indulgence coupable, My blueberry nights de Wong Kar Wai échappe de justesse à cette infamante catégorie.

MAIS POUR NE FACHER PERSONNE, FINISSONS AVEC TOUT UN TAS D'ACCESSITS :
- Meilleur film en adéquation avec des évènements personnels : En cloque mode d’emploi (Judd Appatow) of course. (Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on s'est vachement reconnu dans le couple du film, mais il y a quand même plus d'un point commun et je ne dirai jamais lesquels.)

ainsi que:

- le mariage de F. et R. en Bretagne qui nous a donné l’impression de nous retrouver dans l’affiche du Metteur en scène de mariages (Marco Bellochio) qui sortait au même moment. Le rapprochement photo ci-dessous l’atteste.


- Meilleurs films qu’on aurait aimé aimer davantage : Honnor de Cavalleria (Albert Serra) et Le metteur en scènes de mariages (Marco Bellochio).

- Meilleurs films dont on n’ose pas trop dire sur ce blog qu’on les a aimés de peur de se faire allumer par les autres blogueurs : Le direktor (Lars von Trier) et Les chansons d’amour (Christophe Honoré)

- Meilleur film court qui réussit mieux en un quart d’heure ce que Christophe Honoré tente en une heure et demie (le chagrin de la jeunesse qui fuit, le godardisme, les mélodies du cœur et les mots du cul, le dialogue avec les défunts et puis la même reprise de Lio) : Entracte de Yann Gonzales

- Meilleurs films français où sur le générique de fin, on est enfin récompensés avec une superbe chanson alors qu’on a dû se taper des acteurs qui chantaient comme des casseroles pendant une heure et demie : Les Chansons d’Amour (où Barbara nous venge d’Alex Beaupain) et La France (Serge Bozon).

-Meilleur film français qui cumule tout ce qui agace dans le cinéma français (sauf cette manie de faire chanter ses acteurs) mais qui ne s'en sort pas si mal: Actrices (Valeria Bruni Tedeschi)

- Meilleurs films dont on n’ose pas trop dire sur ce blog (toujours de peur de se faire allumer par les autres blogueurs) qu’on a beau les avoir trouvés très aboutis, très intéressants, très maîtrisés, il m’a manqué un petit quelque chose pour qu’ils me convainquent vraiment, totalement : Ne touchez pas la hache (Jacques Rivette) et La fille coupée en deux (Claude Chabrol).

- Meilleurs films que tout le monde (même la critique) aime et moi donc : Perspepolis, La vie des autres et Ratatouille.

- Meilleur film que personne n’aime (sauf la critique), mais moi si : La question humaine (Nicolas Klotz)

- Meilleurs films que tout le monde (même la critique) aime, mais moi bof : La nuit nous appartient (James Gray) et De l’autre côté (Fatih Akin).

- Meilleur film arty qui s'il sortira un jour en France sera la preuve que les Cahiers servent encore à quelque chose : A short film about the Indio Nacional (Raya Martin)

- Meilleur film que je n’ai aucune envie de voir, malgré la tonne de critiques dithyrambiques : Charly (Isild le Besco)



- Meilleur moment Anton Ego : la revoyure de Boulevard de la mort que j’imaginais particulièrement pénible alors qu’elle m’a fait totalement réévaluer le film.


- Meilleur sujet de thèse ou d'article improbable pour critiques en mal de théorisation à partir de films qui n’ont rien à voir les uns avec les autres si ce n’est d’être sortis en 2007 : « Images, discours et métaphores de l’opposition masculin / féminin dans Boulevard de la mort, La graine et le mulet, En cloque mode d’emploi, Une vieille maîtresse et Alexandra ».

- Meilleurs morceaux de bravoure à sauver dans des films qu’on n’a pas aimés : l’attaque du train de L’Assassinat de Jesse James… (Andrew Dominik), la séquence de la traque dans Waterloo Station de La vengeance dans la peau, la poursuite sous la pluie de La nuit nous appartient, le plan-séquence d’ouverture de l’Homme de Londres (Bela Tarr)

- Meilleur souvenir de projection qui rachèterait presque la déception du film : le parfum de ma voisine pendant Inland Empire, si capiteusement lynchien.



- Meilleur film où l’on s’est endormi : Retour en Normandie (Nicolas Philibert)

- Meilleur film où l’on croit avoir dormi, mais en fait pas tant que ça, tellement il ressemble à un rêve : Alexandra (Alexandre Sokourov)

- Meilleur film sur lequel j’ai entendu tout et son contraire : Faut que ça danse ! (Noémie Lvovsky) Du coup, faut que j’y aille ! pour me faire mon avis.

- Films les plus surestimés de l’année : Impossible de départager la partie de bonneteau cinématographique de La vengeance dans la peau (Paul Greengrass), le décalque garrellien teinté de Françoise Dolto de Tout est pardonné (Mia Hansen Love) et le téléfilm arty Old joy (Kelly Reichardt)

- Film le plus sous-estimé de l’année : Planète terreur (Robert Rodriguez)

- Meilleur film scolaire réalisé par un premier de la classe qui sait toujours bien placer sa caméra bien comme il faut : Raisons d’Etat (Robert de Niro).

- Meilleur film réalisé par des non-cinéastes qui savent même pas tenir une caméra : Substitute (Vikash Dhorasoo et Fred Poulet)

- Meilleur film déjà oublié d’un cinéaste dont les précédents films étaient pourtant inoubliables : Le vieux jardin (Im Sang Soo)

-Meilleur film pas vu d'un cinéaste dont a vu et adoré tellement de films : Le rêve de Cassandre (Woody Allen)

- Meilleur film d’un cinéaste dont on n’avait pas trop aimé les autres films : Une vieille maîtresse (Catherine Breillat), crédité également du meilleur casting improbable.

- Meilleur cinéaste dont on n’attendait plus rien et qui a enthousiasmé avec deux films cette année: Sydney Lumet pour The Offence (1972) et 7 h 58… (série B et tragédie familiale bien plus convaincante que La nuit nous appartient).

- Meilleur court-métrage rallongé en long, la preuve le titre est presque plus long que le film : Le quatrième morceau de la femme coupée en trois (Laure Marsac)

- Meilleurs courts aussi fournis que des longs : Primrose Hill (Mikhael Hers) et Roc et Canyon (Sophie Letourneur)

- Meilleur film auquel on aurait bien rajouté une bobine : Belle toujours (Manoel de Oliveira)

- Meilleur film qu’on rêvait de voir depuis des années et qu’on a enfin vu en 2007 : L’esprit de la ruche (Victor Erice)

- Meilleur film qu’on rêvait de voir pendant tout 2007 et qu’on ne verra qu’en 2008 : En avant jeunesse ! (Pedro Costa)

- Meilleur film vu en 2007 et qui sera, à coup sûr, dans tous les palmarès 2008 : No country for old men (Ethan et Joel Coen)

- Meilleur film loupé en salle et dont on attend la sortie du DVD en 2008 avec impatience : Super les boules d’avoir loupé Supergrave (Gregg Mottola).

- Meilleur film pour nerd qui sortira jamais en France : Dai Nipponjin (Hitosi Matumoto)

- Meilleurs films qu’on attend de voir en 2008 pour savoir enfin s’ils seront excitants ou des francs ratages : Houellebecq derrière la caméra, Bégaudeau devant, Delon chez Johnnie To, le film collectif de Gondry, Bong Joon-Ho et Carax sur Tokyo.

- Meilleurs films loupés en salle et qui auraient sans doute ravi la face perverse de ma cinéphilie : Steak (Quentin Dupieux) et Sa majesté Minor (Jean-Jacques Annaud).

- Meilleurs débuts de films 2007 : ex æquo la première séquence des Promesses de l’ombre et les cinq minutes sur le ciel crépusculaire de Lumière silencieuse.

- Meilleures fins de films 2007 : l’aspiration des fumées et des sentiments suivi de la séance d’aérobic dans Syndromes and a century, le dîner de 4 mois, 3 semaines, 2 jours, le dernier plan d’ I dont want to sleep alone et les cinq minutes sur le ciel crépusculaire de Lumière Silencieuse.

- Meilleurs bonus DVD inclus dans un film : la bande-annonce de Machete au début de Planète Terreur (Robert Rodriguez)

- Meilleure coupure pub incluse dans un film : la pub pour la jaguar de Nathalie Portman dans My blueberry nights (Wong Kar Wai)

- Meilleurs titres de films pour commenter le 6 mai :


- Meilleurs titres de film sortis en 2007 dont devrait s’inspirer la gauche en 2008 : Ensemble, c’est tout (marchera peut-être mieux que le « tous ensemble, woué, woué » de Ségo), J’attends quelqu’un (Delanoë ?), voire Le come-back ( ? ? ?).

- Image 2007 la plus attendue et la plus inattendue à la fois :

« Au secours, la droite revient » de 1986 (Mais enfin, était-elle partie?)


EN PASSANT, QUELQUES AVEUX EMBARRASSANTS

- Meilleurs souvenirs crétins avec des peoples : mon autographe de Jim Jarmush à Cannes, puis le lendemain, être resté comme un con les bras ballants face à Leos Carax pendant deux minutes sans savoir quoi lui dire. Mon échec cannois à faire dédicacer la jaquette du DVD de Gerry par Gus van Sant.

- Meilleur people que j’ai croisé sans le reconnaître : Heureusement que T. était avec moi lors de cet après-midi ensoleillé rue Rambuteau pour m’informer que le malabar au crâne tatoué que nous venions de croiser était François Sagat, star du porno gay. Plus tard, en lisant Pascal Brutal (Riad Sattouf) une des meilleures BD de l’année, je me rends compte qu’il serait l’acteur idoine pour l’interpréter dans une prochaine adaptation, comme le montre le rapprochement photo ci-dessous :



BON, REVENONS A QUELQUE CHOSE DE PLUS SERIEUX ...


- Meilleures villes filmées : la ville de Still Life (Jia Zhang Ke), Kuala Lumpur dans I don’t want to sleep alone, et le New York de Spiderman 3 (Sam Raimi), mixte de la ville réelle et de son devenir parc d’attractions.

- Meilleur bâtiment découvert en 2007 qu’on espère retrouver un jour dans un film : le Mediacenter (Neutelings et Riedijk architectes) à Hilversum


- Phrase la plus triste de 2007 : « Il n’y aura plus jamais de film d’Edward Yang ». (Les derniers Bergman et Antonioni ne nous ont pas donné tant de regrets).

- Résolution 2008 : La même que celle jamais tenue en 2007, 2006, 2005, 2004, 2003, 2002, 2001, 2000, 1999, 1998, 1997 and so on: « Cette année, bordel, je fais un film ! ».

- Meilleur moyen de conclure cette interminable litanie : Distinguer (quasiment) tous les films vus en 2007, ce n'est après tout qu'une forme d'hommage au disparu de l’année et surtout à sa phrase fétiche :


TOUT LE MONDE A GAGNE !

Ce à quoi, la loseuse de l’année rétorquerait …


CE QUE JE VEUX, C'EST UN CINEMA GAGNANT - GAGNANT !

Et à les voir, ces deux-là, je me rends compte à l’instant du nombre de points communs qu’ils partagent : bras ouverts, souverains, face à la foule, tous les deux persuadés que toute la France les adore et puis notre Président honni comme ennemi juré commun. Ils avaient peut-être de quoi tomber dans les bras l’un de l’autre. Un rendez-vous manqué de plus, alors ? Mouaif… Pas sûr que même Wong Kar Wai parvienne à rendre crédible cette rencontre qui devait mais qui n’a pas eu lieu.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

ah ah, je n'y avais même pas pensé :)

Dr Orlof a dit…

Alors ça! c'est du palmarès! Je me suis régalé malgré les inévitables divergences (Lynch, Chabrol, Honoré : par contre, j'ai aussi bien aimé le film de Lars von Trier!)
Tous mes voeux pour cette nouvelle année qui, semble-t-il, risque d'être riche en émotions...

Anonyme a dit…

Formidable, vraiment, même si je ne vous suis pas sur deux ou trois trucs tout au plus (détesté la palme d'or et beaucoup aimé Raisons d'Etat ou Jesse James - et mon meilleur film pas vu de 2007 est Planète terror, en bonne place chez vous - et il ne passe plus! argh!).

Zodiac/ Bach: pourquoi pas. C'est assez con et il fallait y penser. Zodiac, c'est mon favori à moi.

La fin est admirable.

Bref bonne continuation, votre blog est lui-même bien placé dans mon top ten des blogs ciné de 2007.

Flo
www.stardust-memories.com

Anonyme a dit…

Mais que n'ai-je découvert ce blog plus tôt ?! Diabologum et Eustache en en-tête, on se sent bien d'emblée. Comment vais-je trouver le temps de lire tout ce que tu as déjà écrit ? :-)
Heureusement que le hasard fait bien les choses et que tu es passé par 7and7is...
A bientôt donc.

Anonyme a dit…

meilleure rétrospective 2007: vous ! sans hésiter. Meilleurs voeux pour vous (et votre famille qui s'agrandit) en 2008. zvezdo (qui ne comprend toujours rien aux commentaires sur blogger)

Anonyme a dit…

Quel boulot (comme d'habitude) ! Il me faudrait créer un deuxième blog rien que pour commenter ce type de billet.
Je voulais te déconseiller de voir "En avant jeunesse", mais ça ne se fait pas. Donc je me limite juste à te dire que je suis d'accord pour "No country for old men" certainement le meilleur film pas encore vu de 2008, et à te souhaiter une bonne année.

Anonyme a dit…

A mon tour de vous présenter mes voeux. Très belle note sur laquelle il y aurait tant à dire mais j'en ai si peu vu... Et puis le finale était fort drôle. A bientôt sur la Toile.

Anonyme a dit…

Mâtin, quel classement ! ça donne envie d'aller au cinéma...
(moi, je marche au DVD... mon classement est celui de 2006...)

Anonyme a dit…

Très drôle en effet ce classement que j'ai enfin pris le temps de lire en entier.
Plein de choses sur lesquelles je ne suis pas d'accord (Lynch évidemment), mais c'est bien normal.
Heureux aussi de voir ça et là cités de très bon courts (Entracte, Primrose Hill), ce qui témoigne d'une vraie curiosité. Sans compter ce film d'amitié si émouvant qu'est Substitute.
Et puis, réjouis-toi, en 2008, avec Supergrave en dvd, tu verras au moins un très bon film. :-)

Joachim a dit…

Merci les amis.

Doc

Merci de ton soutien. Suite à un précédent échange et à une de tes récentes notes, me suis juré de me procurer les films de Pierre Zucca.

Ska et Flo
Très heureux aussi de découvrir tout récemment vos blogs et sites respectifs... ce qui promet encore de longues heures de lecture rétroactives.

Je précise que les "distinctions" attribuées à "Raisons d'Etat" et à "Zodiac" ne sont pas du tout moqueuses et que j'aime vraiment beaucoup ces deux films.
Pour en revenir au terme de "scolaire", j'ai eu l'impression de voir plusieurs films qui visaient le "zéro défaut". Dans cette catégorie, le de Niro était le plus abouti, le plus incarné... tout en faisant un tout petit moins part du sérieux indécrottable qui (pour moi) empèsent "Jesse James" ou "La nuit nous appartient". Mais ce n'est que mon avis.
Quant à Zodiac, sans être sûr de l'avoir totalement aimé, c'est vraiment le film qui m'a le plus surpris par sa forme cette année: ce calme, ce traitement du temps, cette sédimentation d'évènements qui ne progresse pas vraiment mais creuse un sillon obsessif produisent au final cette étrange méditation sur le mal. Une méditation qui ne trouve pas de résolution à la fin et agit par contagion dans l'esprit du spectateur, devenu aussi obsédé que les héros du film. Il y a chez Fincher une virtuosité méthodique et disciplinée... qui, toutes proportions gardées, rappelle la manière d'un pianiste qui empoigne Bach. Un film auquel je suis sûr et certain de revenir plus tard... tellement il travaille ma mémoire de spectateur. Vu en vidéo, deux ou trois ans après sa sortie, "Fight Club" m'avait pareillement surpris.

Zvezdo

Welcome ! Tu as enfin réussi à vaincre l'infernale machine à commentaires. En espérant que tu pourras nous faire profiter de ta plume et de ton esprit plus souvent.

Ed Sissi

J'ai vu le premier quart d'heure d'"En avant jeunesse" sur Arte sans aller plus loin... mais uniquement parce qu'il y avait du monde ce soir-là chez moi et que mon vieux magnétoscope était en panne. Parce que ce que j'en ai vu m'a fortement impressionné. Rien que le premier plan (à mi-chemin entre l'expressionnisme et le documentaire rossellinien) fait la preuve que Costa est un cinéaste intense. Bon, peut-être que je serai moins enthousiaste au bout de trois heures, mais ce type de film me paraît exiger la salle pour le type d'expérience qu'il propose. Mais ce désaccord n'est rien entre nous. J'apprécie beaucoup tes critiques argumentées et nous devons avoir pas mal de goûts musicaux communs.

Vincent

Merci de tes voeux et pour ton blog, grâce auquel je suis plus savant sur des pans entiers de cinéma que j'ai complètement délaissé (giallo, western italien). Ton récent hommage à Baldi était un régal.

Frédéric

C'est sûr. Il faut aller au cinéma. Pour ma part, l'envie ne me manque jamais, mais je pressens que les évènements familiaux qui vont m'agiter cette année vont me faire basculer du côté DVD de la force.

Ska 2

Si ça se trouve, on a dû se croiser à une projo de "DOA" ou de "Primrose Hill" parce qu'il n'y en a pas eu tant que ça. Quant à "Substitute", pleinement d'accord: film d'une intense sincérité sur la déception professionnelle et le réconfort amical, sujet a priori fort quotidien, mais finalement rarement réussi au cinéma.

Anonyme a dit…

J'avais bien pris votre distinction attribuée à Zodiac comme un compliment, qui plus est intéressant.
Zodiac est sans conteste le fim le plus obsédant de l'année, pour ma part je commence tout juste à m'en sortir.
Par contre je trouvais dommage c'est vrai de parler de Raisons d'Etat, film apparemment peu vu et déjà un peu partout oublié, en mettant en avant son aspect "scolaire" de premier de la classe (quoique je voie bien ce que vous voulez dire par là) plutôt justement que son incarnation (qui était selon moi d'autant plus surprenante et puissante).
Quant à Jesse James, bon, je vous comprends aussi, mais je ne suis pas d'accord: je n'ai pas eu le temps de m'agacer parce que le fim m'a étonnée (j'étais même étonnée de ne point m'agacer), je l'ai trouvé finalement ouvert à tous les vents, un peu hasardeux, riche de moments furtifs presque hallucinatoires.
Finalement ces trois films pour moi se ressemblent, ils sont ceux qui auront sucité cette année les sensations les plus délicates peut-être, les plus rares, je les ai trouvés inquiets et intimes derrière leur attirail de film de genre aux grandes ambitieons - et ce contraste même m'a plu, réjouie et émue.
Aussi je n'aurais pas l'idée de rapprocher par exemple Jesse James de La Nuit nous appartient, qui sombre lui dans la démonstration de force et que je trouve, pour le coup, véritablement ennuyeux, vain et creux, et cette fois tout à fait "scolaire".

J'ai très hâte en tous cas de vous voir revenir sur Zodiac.
Et encore bravo et merci pour la tenue de votre blog - dont j'apprécie aussi les digressions (qui en sont pour moi qui n'y connais rien mais pas pour vous je suppose) architecturales toujours intéressantes.

Flo

Joachim a dit…

Pour Jesse James, la parole est à la défense: deux très beaux textes sur le blog de Slothorp en dates du 4 janvier et du 15 octobre.

Anonyme a dit…

Je retiendrai que vous avez vu un grand nombre de films. Y a en a beaucoup que je n'ai moi-même pas vu. Et je suis contente que vous mentionniez El custodio : très bon film que je recommande. Félicitation pour la présentation de ce palmarès qui sort des sentiers battus.