jeudi 26 juin 2008

Leçons de danse

A ce beau palmarès, il manque tout de même cette scène-là :

Adieu Philippine (Jacques Rozier 1962)

La plage, l'été, le mambo, mais surtout une fille qui sait danser, un garçon qui ne sait pas, une danse qui pourrait être totalement bancale mais qui devient la plus belle des initiations. Et, par le truchement de quelques regards caméras, c'est bientôt le spectateur lui-même qui profite de l'expérience, finit aux bras de la danseuse et sent comme jamais le délice de laisser guider ses pas si empôtés.

D'autres filles qui savent danser , ce sont ces deux soeurs qui collectionnent les pastiches chorégraphiques, dont celui-ci calé à la rythmique près sur le générique de Supergrave (Greg Mottola 2007):



Dans cette vidéo, je ne peux pas m'empêcher d'y voir la manifestation d'un affect typiquement adolescent: se choisir des films comme "tuteurs" ou "initiateurs". Et la réappropriation domestique de cette danse à la fois totalement improbable et totalement millimétrée, recyclant (mais sur un discret mode burlesque) quantité de gestes, postures et connivences adolescentes (se taper dans les mains, copier la démarche de son voisin tant pour le chambrer que pour se caler sur lui) de livrer finalement la réponse (que l'on aurait tant aimé connaître à 14 ans) à la question: "comment transformer la gaucherie en grâce?".
Ca tombe bien.
A 45 ans d'écart, c'est exactement le sujet de ces deux films et de cette vidéo.

3 commentaires:

'33 a dit…

pas vu Adieu Philippines (shame on me) mais très très belle scène en tout cas.

Joachim a dit…

Le film devrait te plaire. Toujours dans le genre des concepts critiques fumeux, je me disais d'ailleurs que c'était peut-être le seul (en tous cas le meilleur) "slacker-movie" (aka "films de branleurs") du cinéma français.

'33 a dit…

c'est drole que tu dises ça, je suis en train d'écrire une critique sur le plus beau slacker movie de l'année : harold et kumar escape from guantanamo