lundi 20 juillet 2009

I'm a loser baby...

« Vive les losers » en couverture du dernier So foot, ça me rappelle « Apologie du loser », une nouvelle que j’avais écrite, il y a plus de dix ans. Elle ne devait pas être bien bonne mais une revue m’avait promis de l’éditer… et puis finalement non, ce qui m’a permis dans un premier temps de parader puis de ravaler tout penaud ma superbe. Une façon comme une autre de mettre en pratique cette « lose attitude » (ou ce masochisme ?) si vantée par mes soins. De la lose au carré ou de la méta-lose, somme toute. Mais bon, comme qui dirait dans Drôle de drame « à force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver ».

Ce « vive les losers » rappelle surtout à quel point le foot demeure un formidable réservoir à destins brisés et espoirs non confirmés, sans doute aussi fascinants que les gestes techniques les plus aboutis. Les occasions manquées sont plus belles que celles qui arrivent au fond des filets.
Et comme il n’en est pas question dans le magazine, je ne résiste pas au plaisir d’évoquer ici cette phase de jeu, pour moi l’équivalent d’une véritable petite fable.Ces images doivent être assez connues, mais pour ma part, je ne les ai découvertes qu’il n’y a que quelques semaines seulement.




La total win et la totale lose en un seul mouvement. Et au niveau du filmage, un passage parfait du plan serré au plan large. En se laissant aller à la surinterprétation de la grammaire filmique de cette séquence, je dirais que la victoire est toujours montrée en gros plan et la défaite toujours en plan large. Victoire toujours individuelle et défaite toujours collective ? Variante du « on privatise les profits et on socialise les pertes » ? Disons plutôt, pour revenir au plaisir plus immédiat de la séquence que la construction du gag final en hors-champ évoque aussi les parfaites mécaniques rythmiques et visuelles de Buster Keaton…

Sur ce…
Donc rythme ralenti, mais peut-être, sans rien promettre, quelques signes de ma part, les terres où je pars décompresser ayant inspiré les plus (ou moins) grands artistes.

4 commentaires:

Charly a dit…

Le plus beau plan-séquence vu cette année, cet extrait de match de foot.

laurence a dit…

Les vacances de Monsieur Joachim avec plein de petits scénars à la clef Quel bonheur!

Dr Orlof a dit…

Je vois que tout le monde part : c'est la saison qui veut ça :)
L'Irlande, veinard! Profite en bien.
Ta note m'a fais penser au fait que je n'ai jamais vu le film de Flaherty et qu'il faut absolument que je me le dégotte.
A +

Vincent a dit…

Bonnes vacances, Joachim, moi aussi je t'envie de mettre le pied dans la verte Erin.
Si ton voyage de mène du côté de Cong, dépose une pensée de la part d'Inisfree, c'est là que se trouve le cottage de l'homme tranquille.