jeudi 19 mars 2009

Repentance ?


"Le film n'est pas le scénario filmé. Raoul Ruiz a eu un jour cette formule extraordinaire ; il disait que le tournage d'un film, c'est la critique du scénario."

"Revu et vu coup sur coup Fin d'automne et Fleurs d'Equinoxe d'Ozu.
Est-ce à cause de l'heure tardive, il était plus de onze heures du soir, la fatigue se faisait sentir, mais j'ai eu l'impression que les films flottaient au dessus de leur scénario ou plutôt, et c'est là ce qui en faisait toute la beauté, le caractère unique, que le scénario était une sorte de fond, au sens pictural, duquel émergeait le cinéma ?"

En lisant coup sur coup, ces deux affirmations, émerge une interrogation : et si un film accompli, c'était le repentir (au double sens évidemment) de son scénario ?

(Illustration : page du scénario de Phantom - 1922 - annotée de la main de Murnau)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne crois pas que chez Ozu, on trouve du repentir. Il ne va pas non plus contre son scénario. Je n'ai pas mieux que cette idée de fond...
Merci pour le lien.

laurence a dit…

J'aime assez cette image de la création "Il (Rodin) tape, il tape, sans idées" et c'est ça qui devient l'oeuvre...
J'ai vu les dessins préparatoires d'Hitchcock étonnant!
Entre celui qui aimait le corps et celui qui ne l'aimait pas...

GM a dit…

Qui dit ça sur Ruiz?

Joachim a dit…

GM
Les propos sur Ruiz viennent d'une interview de Grandrieux sur Chronicart (en lien), mais je ne sais pas d'où il tient sa source.

Pascal
L'analogie avec le "repentir" vaut ce qu'elle vaut, mais je ne l'entends pas forcément dans une notion de correction, mais plutôt d'un écart, d'une nouvelle direction de déploiement, pas forcément très importante d'ailleurs et surtout pas nécessairement contradictoire. Disons simplement qu'il manque toujours une certaine "troisième dimension" à un scénario (le temps, l'espace, l'incarnation) et que les films qui paraissent trop collés à leur scénario paraissent parfois rester en deux dimensions ou aussi... trop collés à leur fond, leur arrière-plan.

Laurence
Cette idée de "taper, taper, taper" paraît effectivement libératoire... Je ne sais pas si vous appréciez le cinéma de Grandrieux (pas vu son dernier). Cette façon de chercher la pulsion ou la violence créatrice est cohérente avec sa démarche, elle peut produire de beaux éclats, mais en même temps elle est quand systématique, close sur elle-même. Pas oublier non plus les oeuvres créés par l'apaisement.