mardi 31 mars 2009

Me, myself and I's infinite playlist

Samedi bloqué par les giboulées passé à procrastiner à coups d'improbables Top 5 "à la Nick Hornby" sur Facebook. Pour ceux qui n'ont pas l'insigne honneur "d'être désormais ami avec moi", je copie-colle les premiers puis après, c'est du nouveau...

Evidemment, il va sans dire :

- que les réponses viennent comme ça (en essayant tout de même d'éviter les redites avec de précédents questionnaires) et qu'elles seront sans doute différentes un autre jour...

- que qui veut reprendre le flambeau et inventer de nouvelles catégories s'en sente parfaitement libre.

5 films dont la deuxième vision est meilleure que la première, puis la troisième meilleure que la deuxième puis la quatrième meilleure que la troisième puis la cinquième... : La règle du jeu (Renoir), Les sentiers de la gloire (Kubrick), Broadway Danny Rose (Woody Allen), Crash (Cronenberg), Gerry (Gus van Sant)

5 films que j’ai dû voir trois, quatre, cinq, six fois et plus, mais je  n’aimerais pas trop que ça se sache : Le fabuleux destin d’Amélie Poulain (Jeunet), L’auberge espagnole (Klapisch), Indiana Jones et la dernière croisade (Spielberg), Le guignolo (Lautner), Les sous-doués passent le bac (Zidi)


5 réussites incontestables (qui plus est, signées de grands cinéastes) mais qui ne me touchent pas trop : Elle et lui (Mc Carey), Le samouraï (Melville), Les dames du Bois de Boulogne (Bresson), Philadelphia Story (Cukor), Fanny et Alexandre (Bergman)

5 films qui m’ont laissé de mauvais souvenirs, mais vu le calibre de leurs auteurs, j’ose à peine le dire : Nostalghia(Tarkovski), Short cuts (Altman), Sonate d’automne (Bergman),  Identification d’une femme (Antonioni), Inland Empire (Lynch)

5 films réputés mineurs ou oublié, signés par des cinéastes reconnus, mais qui m’ont davantage impressionné que certains de leurs titres emblématiques : Beetlejuice (Tim Burton), Jardins de pierre (Coppola), La honte (Bergman), Mc Cabe and Mrs Miller (Altman), Frenzy (Hitchcock)

5 grands chocs cinématographiques malgré les conditions déplorables de leur découverte : Lola (Demy), Madame de (Ophuls), The ghost and Mrs Muir (Mankiewicz), Break up (Ferreri), Oedipe roi (Pasolini)

5 films dont j’ai (ou aurais) eu une vision totalement différente selon la période de la vie à laquelle je les ai vusLa prisonnière du désert (Ford), Supergrave (Mottola), La soupe aux choux (Girault), Persona (Bergman), Yi Yi (Edward Yang)


5 films dont j’ai dit à tout le monde que je les avais vus, alors que ce n’était que par fragments, parfois espacés de plusieurs années, au hasard des diffusions télé, de la disponibilité du magnétoscope ou du DVD : Ordet (Dreyer), Pierrot le fou (Godard), Un après-midi de chien (Lumet), Il était une fois en Amérique (Leone), Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper)

5 films que tout le monde aime, mais moi j’y arrive pas : Pulp fiction (Tarantino), Goldfinger (Guy Hamilton), West Side Story (Robert Wise), Gran Torino (Eastwood), Les tontons flingueurs (Lautner)

5 films où j’ai d’abord souffert / été déçu au début de la projection puis au bout d’un moment, whaoooaaaaah : Le carrosse d’or (Renoir), Onze Fioretti (Rossellini), In girum imus nocte et consumimur igni (Guy Debord), Au hasard Balthazar (Bresson), Blissfully yours (Apichatpong)  

5 films que je continue à défendre bien que signés de cinéastes qu’on adore détester : Benny’s video (Haneke), Roger et moi (Michael Moore), Sympathy for mister vengeance (Park Chan-wook), Les idiots (Lars von Trier), Punch drunk love (PT Anderson)

5 films d’abord aimés puis ensuite rejetés : Un monde sans pitié (Rochant), Sailor et Lula (Lynch), Le temps des gitans (Kusturica), 37,2 le matin (Beineix), La haine (Kassovitz)

5 films d’abord incompris ou rejetés puis ensuite aimés voire adorés : Alexandrie pourquoi (Youssef Chahine), Eyes wide shut (Kubrick), India Song (Duras), Muriel (Resnais), Fight club (Fincher)

Bonus track futile et sans intérêt :

 

5 films plus ou moins intellectuels où j'ai croisé des plus ou moins intellectuels : André Glucksmann (pour Indiana Jones et la dernière croisade), Emmanuel Le Roy Ladurie (pour la ressortie de Star Wars en 1996), Christine Angot (pour Eloge de l’amour de JLG), Jean-Luc Godard (qui allait voir Regarde la mer de François Ozon mais à la séance après la mienne), François Ozon (à la Cinémathèque pour Fièvre sur Anathan de Joseph von Sternberg)…

Les réponses de Vincent, du Doc, d'Ed et de Ludovic...

8 commentaires:

Dr Orlof a dit…

Génial, des questionnaires! Réponses excellentes. Je n'en dis pas plus : je réfléchis au mien et je reviens.
A +

laurence a dit…

ah le joli top...

Damien a dit…

5 films que je pourrais classer exactement pareil que toi :

1)Pulp Fiction ( la première fois, je me suis endormi dans la salle et la deuxième fois, j'ai arrêté le DVD tellement je trouvais ça lourd)
2)Frenzy (un de mes Hitchcock préférés, mais bon, je suis pas très Hitchcock moi, vous savez...)
3)Persona (mais c'est vrai pour beaucoup de Bergman : selon les périodes on peut être envoûté ou avoir bien du mal à y entrer...)
4)Ordet (fait partie de ces films, de plus en plus nombreux, vous verrez les jeunes plus tard ça vous arrivera aussi, pour lesquels je ne sais plus bien si je les ai vraiment vus, à moitié vus, à moitié oubliés...)
5)La haine (ben oui, c'est de la mauvaise propagande en fait)

(Je n'insiste pas sur les désaccords nombreux, mais quand même Amélie Poulain, Klapisch, ouh la honte ! - alors que Belmondo, Indiana Jones, les sous-doués, c'est bien normal, on a tous eu 12 ans quoi)

Vincent a dit…

J'ai un peu de mal avec certaines questions, mais j'y travaille aussi. Réponse sans doute demain. Pas mal de films communs mais pas forcément aux mêmes endroits.

Anonyme a dit…

http://www.wat.tv/video/rencontre-heureuse-pour-situation-1c5r1_8i1p_.html

Edisdead a dit…

J'ai tournicoté toute la semaine autour de ton questionnaire (quelque chose me gênait, le fait que je revois finalement très peu les films maintenant, contrairement à ce que je faisais à l'adolescence; mes ré-évaluation sont donc rarissimes) mais j'ai fini par me décidé à le reprendre. Je viens de le publier.

Quelques remarques sur le tien :
-L'auberge espagnole ??? Aïe Aïe Aïe...
-Content de voir cité "Punch drunk love", l'une des meilleures comédies américaines de ces dernières années. J'aurai pu reprendre d'ailleurs dans cette catégorie les cinq cinéastes que tu choisis (mais avec sans doute des titres différents).
-Pas répondu à la question des films vus "par morceaux". Je ne supporte pas. Dès que je tombe en zappant sur un film en cours et que je souhaiterai voir un jour, je change aussitôt de chaîne.

Sinon, encore une fois bravo pour l'originalité du questionnaire.

le père Delauche a dit…

Bonjour Joachim !

Une petite contribution de ma part :

5 films dont la deuxième vision est meilleure que la première, puis la troisième meilleure que la deuxième puis la quatrième meilleure que la troisième puis la cinquième... :
- Beyond a reasonable doubt (L'Invraisemblable vérité), de Fritz Lang
- The man who shot Liberty Valance, de John Ford
- Klassenverhältnissen - Amerika, rapports de classes, de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
- Dead ringers (Faux-semblants), de David Cronenberg
- Mission: impossible, de Brian De Palma

5 films que j’ai dû voir trois, quatre, cinq, six fois et plus, mais je n’aimerais pas trop que ça se sache :
- Ben non. Là, j'ai beau me creuser la tête, mais non, ça ne va pas jusque-là :-D Ah si ! mais, là, c'est CENSORED !

5 réussites incontestables (qui plus est, signées de grands cinéastes) mais qui ne me touchent pas trop :
- Only angels have wings (Seuls les anges ont des ailes), d'Howard Hawks
- All about eve, de Joseph Mankiewicz
- Barry Lyndon, de Stanley Kubrick
- Mulholland Drive, de David Lynch
- Les Plages d'Agnès (Varda)

5 films qui m’ont laissé de mauvais souvenirs, mais vu le calibre de leurs auteurs, j’ose à peine le dire :
- Le Château de l'araignée, d'Akira Kurosawa
- Andréi Roublev, d'Andréi Tarkovski
- Théorème, de Pier Paolo Pasolini
- Eraserhead, de David Lynch
- Le Bal des vampires, de Roman Polanski

5 films réputés mineurs ou oublié, signés par des cinéastes reconnus, mais qui m’ont davantage impressionné que certains de leurs titres emblématiques :
- Takeshis', de Takeshi Kitano
- Millenium mambo, de Hou Hsiao-hsien
- Un prince à New York, de John Landis
- Hurry sundown (Que vienne la nuit), d'Otto Preminger
- La Poison, de Sacha Guitry

3 grands chocs cinématographiques, malgré les conditions déplorables de leur découverte :
- Party girl (Traquenard), de Nicholas Ray (en vidéo, écran de 36 cm !!!)
- Les Niebelungen - teil 1. & teil 2., de Fritz Lang (projections sauvages)
- Sayat nova, de Serguéi Paradjanov (copie rayée, coupée, etc.)

5 films dont j’ai eu (ou aurais) une vision totalement différente selon la période de la vie à laquelle je les ai vus :
- Gertrud, de Carl Theodor Dreyer
- Voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu
- Il était une fois en Amérique, de Sergio Leone
- The Godfather III, de Francis Ford Coppola
- For ever Mozart, de Jean-Luc Godard

5 films dont j’ai dit à tout le monde que je les avais vus, alors que ce n’était que par fragments, parfois espacés de plusieurs années, au hasard des diffusions télé, de la disponibilité du magnétoscope ou du DVD :
- L'Esquive, d'Abdelatif Kechiche
- L'Opinion publique, de Charles Chaplin
- La Fidélité, d'Andrej Zulawski
- Drunken master, de Yuen Woo-ping
- Changeling, de Clint Eastwood

5 films que tout le monde aime, mais moi, j’y arrive pas :
- Autant en emporte le vent, de Victor Fleming
- Manhattan, de Woody Allen
- Shining, de Stanley Kubrick
- Seven, de David Fincher
- In the mood for love, de Wong Kar-wai

5 films où j’ai d’abord souffert / été déçu au début de la projection, puis au bout d’un moment, whaoooaaaaah :
- Wind across the Everglades (La Forêt interdite), de Nicholas Ray
- Le Fleuve, de Jean Renoir
- La Belle noiseuse [version longue], de Jacques Rivette
- Les Antiquités de Rome, de Jean-Claude Rousseau
- Deux, de Werner Schroeter

3 films que je continue à défendre, bien que signés de cinéastes qu’on adore détester :
- Saving private Ryan (Il faut sauver le soldat Ryan), de Steven Spielberg
- Aliens 2, de James Cameron
- Léon, de Luc Besson

5 films d’abord aimés, puis ensuite rejetés :
- Sleuth (Le Limier), de Joseph Mankiewicz
- Sunset boulevard, de Billy Wilder
- Lawrence d'Arabie, de David Lean
- La Maman et la putain, de Jean Eustache
- Le Mariage de Maria Braun, de Rainer Werner Fassbinder

5 films d’abord incompris ou rejetés, puis ensuite aimés, voire adorés :
- Limelight (Les Feux de la rampe), de Charles Chaplin
- Le Septième sceau, d'Ingmar Bergman
- Dancing, de Trividic-Bernard-Grillo
- Le Garçu, de Maurice Pialat
- 'R X-mas (Christmas), d'Abel Ferrara

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Curieux hasard : cette "play-list" a beaucoup de points communs avec le "questionnaires qu'on peut trouver en page 3 du "magazine" Illimité d'UGC...

Joachim a dit…

Merci de vos contributions.
Trop long de répondre en détail, d'autant plus que, dans ce genre d'exercice, on a plutôt tendance à noter les désaccords que les concordances. Je remarque qu'Eraserhead est cité plusieurs fois. Je crois que la souffrance à la vision de ce film est inévitable et voulue. Ensuite, ça dépend comment le souvenir du film travaille. On est peut-être plus content de l'avoir vu que de le voir (d'où le fameux badge "I saw it" arboré par les spectateurs new-yorkais à sa sortie).

Sinon, pour Jeunet et Klapisch, je ne sais pas si je dois me justifier, mais disons que je les ai vus une fois en salle, une fois en DVD, une fois à la télé et que je mentirais si je disais ne pas y avoir pris du plaisir. Bon, à chaque fois, c'est comme s'enfiler un paquet de Dragibus: séduisant, enfantin, un goût qui passe vite et un arrière-goût limite écoeurant à la fin. Cependant, je reste tout de même sensible à ce tissage d'anecdotes qui finissent par faire récit, à cette façon de broder et de rebondir sur une certaine insignifiance du vécu, d'inventer des petites scénographies du quotidien, cela ne me paraît pas si facile que ça à réussir... Bon ensuite, c'est sûr, j'irais pas tout défendre là dedans, mais disons aussi que la façon d'utiliser ces titres comme des repoussoirs absolus dans les assemblées de bon goût m'irrite quelque peu...

Enfin, je ne me souviens pas du questionnaire dans la feuille d'UGC, mais il s'est peut-être incrusté de manière subliminale dans un quelconque recoin de ma mémoire ;-)