Je n'ai pas dû l'entendre très souvent cette chanson, mais dès la première fois, un soir à la radio dans l'émission de Lenoir, j'avais la certitude qu'il s'agissait là de l'un des quelques titres, simple et dense comme je les chéris et que je n'oublierai jamais. Cette chanson, c'est un magnifique duo à distance et au téléphone entre Daniel Johnston (chanteur disons "instable" et de ce fait "retenu" dans la maison de ses parents) et le groupe Yo La Tengo (dans les studios de la radio WFMU, plus de détails sur la session ici).
Ce que j'adore dans ce titre, Speeding motorcycle, c'est la façon dont la voix de Johnston se lance toute seule, sans grand contrôle, et celle dont la (ou les) guitare(s?) de Yo La Tengo viennent la rattraper en douceur, profiter de ses à-coups pour établir des relances de rythme et dessiner au final une belle ligne de fluidité musicale.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais une telle chanson me paraissait naturellement appeler des images. Peut-être parce que sa nudité même me procurait une émotion profonde, mais me donnait aussi un autre réflexe: avoir envie de la rhabiller. Je me disais "des images" sans savoir absoluement quelles images. Et puis, un petit déclic, il y a quelques jours. Le plus drôle, c'est que l'année où a été éditée cette chanson (enregistrée en 1990, donc mais seulement publiée sur disque en 1996) est la même que celle du film qui lui servirait de "clip involontaire" si j'ose dire.
Pour la meilleure chanson de deux-roues du monde, je propose donc le plus beau moment de moto flâneuse du cinéma mondial, à savoir Good bye south, goodbye (Hou Hsiao Hsien 1996).
Allez donc voir le trio Johnston-Yo La Tengo-HHH ici.
(évidemment, ne pas tenir trop tenir compte de l'image de gauche et moduler les sons en fonction).
(évidemment, ne pas tenir trop tenir compte de l'image de gauche et moduler les sons en fonction).
A eux trois, les mots d'ordre "The road is ours, let's speed some more" prennent une autre résonance, pas tant basée sur la vitesse que sur une incroyable harmonie, qui n'oublie pas les détours serpentins et accidentés et les rend encore plus gracieux.
3 commentaires:
Bonjour. A signaler, une belle reprise de Speedind Motorcycle par le groupe écossais The Pastels sur l'album "Truckload of trouble".
Yo La Tengo, dans Surviving Desire. Film sublime.
Merci de la précision, chers Christophe et Constance et bienvenue (si je ne m'abuse, c'est la première fois que vous postez des commentaires). En bon fan d'Hal Hartley, j'avais vu Surviving Desire à l'époque, mais j'avoue n'en avoir pratiquement aucun souvenir à part une scène "de baffes", mais tiens, ça me donne envie de repartir sur la piste de ce cinéaste tant aimé puis trop perdu.
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