mardi 16 décembre 2008

Les grenouilles qui veulent se faire aussi grosses que le boeuf

Entendu à la radio, Philippe Haïm le réalisateur du sans doute nullissime Secret défense se gargariser du fait que "le cinéma français vivait une période faste et ne paraissait plus ridicule face au cinéma US". D'ailleurs, il en veut pour preuve qu'il n'a pas vu cette année de "Mesrine américain".
L'impression d'entendre Jérôme Kerviel donner une leçon d'arnaque à Bernard L. Madoff.

Du pain bénit pour les lacaniens ce nom: (the) mad off (the game), mad of... what ?... money ?... glory ?...

Transmis donc à Luc Besson, Matthieu Kassovitz, Jan Kounen, Guillaume Canet, Florent Emilio Siri et autres grenouilles qui veulent se faire plus grosse que le boeuf. Efforts bien vains que de vouloir concurrencer les Américains (enfin, certains Américains) sur leur propre terrain : celui de l'entourloupe disproportionnée. 

5 commentaires:

laurence a dit…

Pourquoi tant de préjugés... Le film est rythmé... bien joué Abkarian superbe... Bien sure les ficelles sont un peu grosses mais j'ai passé un bon moment...et puis quelque part me reviennent ces vieux films policiers français... les écrivains déçoivent parfois dans l'oralité,
les scènaristes dans le plan fixe, les photographes dans le mouvement...alors allez voir on pourra en discuter...

Anonyme a dit…

Je n'aime pas trop parler des films que je rejette, mais là, franchement, et sans préjugé, et avant d'avoir découvert ton billet : je crois Joachim que tu peux t'épargner cette souffrance (car oui, j'ai souffert, j'avoue... même si la Vahina peut-être agréable à dévêtir... Je crains de ne rien retenir d'autres de ce film effectivement bien enflé)

Joachim a dit…

Je sais bien que ce n'est pas très fair play de juger les films sans les avoir vus (quoique l'exercice du blog permet d'assumer une subjectivité qui se teinte parfois de mauvaise foi), mais en l'occurrence mon mouvement d'humeur se basait davantage sur l'interview du réalisateur que sur le film lui-même.
Or, que révèlent ces propos ? Rien d'autre qu'au mieux de la fatuité, et qu'au pire de la plus pure ignorance. Où est le Mesrine américain, demande Haïm ? Informons le seulement que de brillantes et nombreuses variations sur le thème du chevalier hors la loi ont déjà été réalisées par Scorsese ou Carpenter, il y a près de 20 ans. Et aujourd'hui les séries comme "A la maison blanche", "The wire" ou "The shield" interrogent la dissolution et l'instrumentalisation de l'humain dans la raison d'Etat, sans doute de manière nettement plus complexe que "Secret défense". Alors, bon, dans 20 ans, on aura droit à des remakes besogneux de ces séries sur nos écrans...
Je voulais juste donc pointer que sur certains terrains, il paraissait bien aventureux de prétendre vouloir faire la leçon aux Américains.

Quelque part, pointer ce travers n'est pas très original mais est tout de même désespérant de voir les gros moyens du cinéma français mobilisés pour d'aussi serviles copies. Quand ceux qui nous servent le sempiternel discours selon lequel la Nouvelle Vague a fait beaucoup de mal au cinéma français en sacralisant l'auteur auront compris que Tarantino s'est aussi inspiré de "Bande à part" et que la Nouvelle Vague, ce sont aussi des polars haletants et poignants (Tire z sur le pianiste, Alphaville), bref qu'il y a du va et vient, qu'il n'y a pas de clivages, que les réalisateurs "mainstream" savent aussi voir des films les choses iront peut-être mieux et on aura peut-être droit à autre chose qu'à de piteux plagiats ("Le 5e élément" décalque de "Blade Runner" ou "Le grand pardon" des "Parrains", pour reprendre là des exemples que j'ai vus et qui, en leur temps, ont rempli les salles).

Joachim a dit…

Et je précise que moi aussi, je préfère nettement parler des films que j'apprécie plutôt que de ceux que je rejette.

Anonyme a dit…

Très bons exemples en effet, que ces tristes "cinquième élément" et autre "grand pardon"...
D'accord avec toi sur tout ce que tu dis là, à dire vrai ;-)