mercredi 22 octobre 2008

Rouge est sa couleur



2008: Repeignons l'écran du cinéma français en rouge, les armes (de la poésie) à la main et haro sur Mao, le petit patron interprété par le réalisateur (Dernier Maquis - Rabah Ameur-Zaïmeche)

Bon, encore une fois faire le malin avec ces petites analogies, mais n'ayant pas vu La Chinoise, ça risque de ne pas aller bien loin...

En revanche, il est un autre point commun entre eux deux, celle de faire de chacun de leurs films, 
c'est-à-dire nécessairement 
sans oublier de l'habiter des atours d'

Fuyant, mouvant, instable, Dernier maquis est à l'image du lieu où il prend place: la cour d'une entreprise de palettes, où celles-ci constamment déplacées et ré-assemblées dessinent autant de petits théâtres sociaux.

Un jeu de construction, réassemblage qui dissocie les pièces (travail, religion, syndicalisme et pour aller vite, toutes les formes du collectif) pour mieux chercher de nouveaux assemblages. 
Travail de scénographie qui tire puissance de son minimalisme même et qui évoque...
... les recherches scénographiques d'Adolphe Appia (ou ici pour une petite mise en images) qui font des changements à vue du décor la condition même de la musicalité du récit.

Mais au-delà de ça, le motif de la palette en évoque un autre récurrent dans l'architecture arabe: celui du moucharabieh.

Comme la palette, c'est un élément à la fois opaque et ajouré, et, jouant sur la répétition, il s'affirme aussi bien pièce de menuiserie qu'élément structurant d'une architecture.

Voir sans être vu, remettre en jeu les cloisonnements, c'est tout l'art de Rabah Ameur-Zaïmeche. En somme, celui qui voit vraiment "entre les murs" dans le cinéma français, c'est bien lui.

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