samedi 6 octobre 2007

Cinéma vérité et navet génial

Ça y est ! Je sais enfin que ce clip (Sabotage des Beastie Boys – réal : Spike Jonze 1995) n’est pas la parodie de Starsky et Hutch, mais plus précisément celle de…

La grande casse (Gone in 60 seconds – H.B Halicki 1974) vu hier soir , comme l’atteste le rapprochement de ces attitudes, de ces moustaches et perruques poivre et sel.

On sent bien que dans ce film « écrit, produit, réalisé et interprété » par un roi de la cascade, le plus dur n’a pas été pour lui de régler les poursuites, mais bien d’écrire un dialogue, savoir placer sa caméra et diriger les acteurs.

Mais même avec une caméra toujours placée au plus mauvais endroit et des dialogues indigents, on peut toujours produire de beaux moments de cinéma, mais ô surprise, pas spécialement dans les poursuites. Ainsi, dans la première moitié du film, quasiment pas une seule vraie scène jouée, mais des fragments documentaires sur lesquels viennent se surajouter des dialogues en off. Suite de tableaux : le travail des mains sur le désossage d’une voiture, un mariage polonais, le backstage d’Indianapolis, le garage d’entretien d’une Formule 1, la pose de la première pierre d'un commissariat en présence de tout le conseil municipal. Toutes proportions évidemment et précautionneusement gardées, cette façon intrusive d’explorer les différents lieux du film, de filmer au vol et de se raccrocher aux gestes qui me rappelle incroyablement celle de Van der Keuken dans Amsterdam global village (1996).
(Apparemment, il y a un site officiel www.johanvanderkeuken.com, mais le lien n'a pas l'air de marcher).

Intrusion tout à fait naïve et inattendue du cinéma vérité dans la série Z. Rien que pour ça, Gone in 60 seconds postule au titre envié de « navet génial », catégorie que je n’ai pas fini d’explorer et dont j’espère bientôt dresser une esquisse de typologie.

Aucun commentaire: