mercredi 8 août 2007

Ca commence bien...

Il y a des films que l’on aurait dû voir depuis des années, mais quelque part, ne pas les avoir encore vus, c’est se constituer des réserves de plaisir pour le moment où… Dans cette série de films donc, il y a les Voyages de Sullivan (Preston Sturges 1941). Rétrospective à la Cinémathèque le mois dernier. Arrivé trop tard et salle déjà complète. Condamné au rattrapage de ce classique sur DVD, il y a quelques jours.

Je n’irais pas jusqu’à dire que mon moment préféré du film est son incipit, mais ce petit bijou d’élégance discrète a tout à fait sa place au panthéon des génériques. A côté, entre autres de ceux parlés du Roman d’un tricheur (Sacha Guitry 1936), de La splendeur des Amberson (Orson Welles 1942), du Mépris (JLG 1963) et de celui chanté de Uccellacci et Uccellini (Pier Paolo Pasolini 1966), celui-ci est pour ainsi dire un générique caressé.

Ce que ces images nous promettent du film à venir, c’est à la fois un cadeau, un voyage, un dévoilement et une belle histoire. Tout cela présenté avec un art consommé de la délicatesse. Programme presque trop beau et idéal pour le film qui doit suivre et qui a sacrément intérêt à être à la hauteur ! Fort heureusement, il l’est !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

encore merci pour tant d'intelligence, tant de science des détails... j'ai beaucoup aimé le lien sur le mot "chanté" sur le film de pasolini : peut-être tu aurais pu faire de même pour les autres références ? et c'est la magie de l'internet, cela permet de partager l'érudition, de ne pas rendre ton message uniquement accessible à "ceux qui savent", mais de montrer à chaque fois (que tu peux) ce que tu veux dire, pour ceux qui ne connaissent pas encore les références que tu cites. D'ailleurs comment fais-tu pour trouver toutes tes images ? (outre tes photos personnelles, je veux dire)
A.

Joachim a dit…

Merci A. Précisément, internet est "l'art du lien" et je pense que, comme notre cerveau, nous ne l'utilisons qu'à 10% de nos capacités. Les exemples de Godard, Guitry et Welles doivent être trouvables quelque part (mais pas sur You Tube), mais leurs films me paraissent plus connus et plus visibles que celui de Pasolini... Quant à la source de mes images, ce n'est pas autre chose qu'une exploration -exploitation de ma DVDthèque, ma Cinémathèque en chambre.

karamzin a dit…

Bonjour!
Je ne serais pas aussi enthousiaste que toi sur ce Preston Sturges là! Certes, le générique est mignon comme tout - encore que comparé à celui de Palm Beach Story avec lequel le cinéaste va introduire on ne peut mieux le discours de son film, on pourrait dire de celui-ci qu’il n'est juste que ça, joli -, mais que la suite est lourde à vouloir absolument défendre le cinéma de divertissement! Le bon vieil humour est certes plus utile pour celles et ceux qui se trouvent dans la panade mais quand on voit où tout cela nous a mené, on a le droit de ne pas être d’accord avec qui le prône à tout prix. De plus, il faut quand même savoir que ce parti pris, cette volonté de mettre en avant ce type de films, n’est pas totalement gratuit ici, Sturges défendant dans Sullivan ce qu’il savait faire le mieux : la comédie, égratignant d'ailleurs au passage bon nombre de ses collègues dits "sérieux" puisqu’il est tout prêt de dire que leurs grands discours n’intéressent pas grand monde!

Joachim a dit…

Certes. Le film a sans doute vieilli (plus de 60 ans d'âge !). Quant à son discours, c'est vrai qu'il est assez plaqué et que celui de Wilder (dans Sunset Bd ou Kiss me stupid) qui semble prendre la suite, est nettement plus moderne et tient encore aujourd'hui fortement le coup. Cependant, le film continue de m'intéresser dans son mélange des genres et son sens du rythme que je trouve assez unique. Quant au reste de l'oeuvre de Sturges, je la connais mal (vu que trois de ses films) mais grâce à vous, j'ai hâte de découvrir "Palm Beach Story".