Les cartels de l’exposition de Beaubourg Airs de Paris stipulent que la quasi-totalité des artistes exposés sont nés quelque part et « vivent et travaillent » autre part.
Ce serait donc ça être artiste ? Devoir partir de chez soi pour entamer un long périple initiatique dont chaque œuvre serait un jalon ? Un périple où l’on « vit et travaille » de manière continue ? Il y a dans cette formule « vit et travaille » une injonction faite à l’artiste de ne pas séparer ses heures de vie et ses heures de travail, de ne pas les compter ou, en tout cas, de les agréger à sa propre vie, voire carrément de faire de sa propre vie une œuvre d’art (Sophie Calle, Nan Goldin). Cette formule « vit et travaille » consacrerait donc tous les clichés romantiques liés au statut de l’artiste : nécessairement, si ce n’est en exil, au milieu de son périple, nécessairement obsédé par son art 24 heures sur 24, nécessairement dans la transfiguration de sa propre expérience.
Cette formule « vit et travaille » renvoie également à deux titres de Pavese, celui de son journal posthume Le métier de vivre (1952) et de son recueil de poésies Travailler fatigue (1936). Titres programmes, formules magiques, mais non dénués d’inquiétudes, quand on connaît le destin suicidaire de l’écrivain. C’était donc que la vie était, pour lui, un métier bien fatigant...
« Vit et travaille… » En cette journée de 1er mai et de la surenchère autour de la « valeur travail », voilà peut-être simplement un beau programme de vie : « vivre et travailler » dans le même élan, dans la même dynamique, la même préoccupation… et tant pis si ça fait cliché. Après tout, les artistes ont déjà pris de l’avance car, au sein de l’exposition, Mircea Cantor nous informe qu’elle « vit et travaille sur la Terre ». Quant à Koo Jeong-a, il « vit et travaille partout ». Prend-il déjà de l’avance en s’affirmant comme artiste délocalisé ? S’ouvre là un autre débat.
Ce serait donc ça être artiste ? Devoir partir de chez soi pour entamer un long périple initiatique dont chaque œuvre serait un jalon ? Un périple où l’on « vit et travaille » de manière continue ? Il y a dans cette formule « vit et travaille » une injonction faite à l’artiste de ne pas séparer ses heures de vie et ses heures de travail, de ne pas les compter ou, en tout cas, de les agréger à sa propre vie, voire carrément de faire de sa propre vie une œuvre d’art (Sophie Calle, Nan Goldin). Cette formule « vit et travaille » consacrerait donc tous les clichés romantiques liés au statut de l’artiste : nécessairement, si ce n’est en exil, au milieu de son périple, nécessairement obsédé par son art 24 heures sur 24, nécessairement dans la transfiguration de sa propre expérience.
Cette formule « vit et travaille » renvoie également à deux titres de Pavese, celui de son journal posthume Le métier de vivre (1952) et de son recueil de poésies Travailler fatigue (1936). Titres programmes, formules magiques, mais non dénués d’inquiétudes, quand on connaît le destin suicidaire de l’écrivain. C’était donc que la vie était, pour lui, un métier bien fatigant...
« Vit et travaille… » En cette journée de 1er mai et de la surenchère autour de la « valeur travail », voilà peut-être simplement un beau programme de vie : « vivre et travailler » dans le même élan, dans la même dynamique, la même préoccupation… et tant pis si ça fait cliché. Après tout, les artistes ont déjà pris de l’avance car, au sein de l’exposition, Mircea Cantor nous informe qu’elle « vit et travaille sur la Terre ». Quant à Koo Jeong-a, il « vit et travaille partout ». Prend-il déjà de l’avance en s’affirmant comme artiste délocalisé ? S’ouvre là un autre débat.
PS: Plus que cinq jours pour fêter le 39eme anniversaire de Mai 68. Après, ça risque d'être hors-la-loi... mais qui a dit qu'il fallait se résigner?
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