Privilège et relative angoisse d'être l'un des tous premiers a découvrir le nouveau film de l'un de ses cinéastes préférés. Un film dont on est absolument vierge de bandes-annonces, de critiques dejà lues, de qu'en dira-t-on.... Melange unique d'excitation et de crainte..... vite dissipée car Paranoid Park de Gus Van Sant est bien la brillante synthèse du style du grand Gus et, sans doute grace a la collaboration étroite avec Chris Doyle (le "chef op d'In the mood for love"), est-il aussi beaucoup plus que cela et ouvre de nouvelles perspectives. L'onirisme qui nait du concret, l'effet collage, la plongée dans l'imaginaire adolescent, la rêverie auditive (bande son oeuvre a part entiere), la caméra voluptueuse.... On avait deja vu (et entendu) ça dans Mala Noche, Elephant, My own private Idaho and so on.... mais ce qui fascine le plus, c est cette habileté a condenser tout cela en 1h25 sans effet de trop-plein ou de recyclage.
Dans ce "Crime, skate et chatiment", le mot important, c'est "skate". Car c'est comme ça que Gus fait son cinema: slalomant entre des jalons narratifs parcimonieux mais suffisament intenses (c'est fou tout ce qui passe dans les regards), les pieds filant juste au-dessus du réel (forte portée documentaire du film qui est en même temps un intense portrait de Portland), pour mieux décoller (la grêce constante) quitte a retomber en se faisant mal (douleur du mutisme adolescent rarement aussi bien rendue) mais c'est pas grave, on finira toujours par se relever. On attend deja impatiemment la sortie pour aller refaire un tour dans le Park de Gus.
Dans ce "Crime, skate et chatiment", le mot important, c'est "skate". Car c'est comme ça que Gus fait son cinema: slalomant entre des jalons narratifs parcimonieux mais suffisament intenses (c'est fou tout ce qui passe dans les regards), les pieds filant juste au-dessus du réel (forte portée documentaire du film qui est en même temps un intense portrait de Portland), pour mieux décoller (la grêce constante) quitte a retomber en se faisant mal (douleur du mutisme adolescent rarement aussi bien rendue) mais c'est pas grave, on finira toujours par se relever. On attend deja impatiemment la sortie pour aller refaire un tour dans le Park de Gus.
Et puis, depuis la "retraite" de Kiarostami, quel bonheur de retrouver un cinéaste qui, comme le maître iranien, invente de telles et nouvelles propositions formelles en ayant juste l'air de filmer ce qui se passe en bas de chez lui.
1 commentaire:
Merci de faire partager ces moments cannois.
Je suis encore plus impatiente, à la lecture de tes nouvelles festivalières, de découvrir le dernier Gus Van Sant avec l'image de Cristopher Doyle, ça doit être une pure merveille ce film. Quel veinard de le voir à Cannes, avec la mer et le soleil en arrière-plan. Cannes, ma ville natale... Voir des perles cinématographiques sans s'occuper des paillettes c'est pas mal comme programme.;))
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