Si la France n’avait pas connu Mai 68, personne n’aurait dit : « Tout est politique ». Du coup, beaucoup moins de monde se serait intéressé à cette campagne présidentielle. Les salles des fêtes des sous-préfectures seraient encore trop grandes pour les meetings. L’assistance clairsemée découragerait les candidats. La participation au premier tour serait passée en dessous de 35 %, encore moins qu’aux Etats-Unis qui, pourtant, vote en semaine. De toute façon, en France, on commence à avoir l’habitude. On perd 10 points de participation à chaque élection depuis 1974. Il n’y aurait pas eu de débat de l’entre deux tours, ou alors il aurait été animé par Dechavanne, et l’on aurait tiré les sujets au sort en lançant la roue de la fortune comme on l’a fait à la télé américaine avant l’élection du gouverneur de Californie entre Schwarzy et Arnold de « Arnold et Willy ».
Si la France n’avait pas connu Mai 68, l’inventeur du slogan : « Faites l’amour, pas la guerre » aurait été enfermé pour incitation à la débauche. Son patrimoine génétique aurait été étudié pour tenter d’isoler le gène de la débauche. Ces recherches infructueuses mobiliseraient tellement de crédits qu’il n’y aurait plus rien pour les autres chercheurs. De toute façon, on commence à avoir l’habitude. Il n’y a plus de crédit dans aucun Ministère, sauf au Ministère de la Défense, qui voit ses crédits sans cesse rallongés. Il faut bien financer l’embourbement français au sein de la coalition en Irak.
Si la France n’avait pas connu Mai 68, personne n’aurait été là pour critiquer les banlieues bétonnées. Ceux qui évoqueraient « le droit à la ville » et un cadre de vie décent se verraient rétorquer par le GNPBA (Groupement National des Promoteurs, Bétonneurs et Asphalteurs présidé par la première société française du CAC 40 LagaBouygues) que « la ville, on y bosse ou on la quitte ». Et ceux qui ne l’aiment pas n’auraient qu’à aller s’entasser dans toutes les cités des 4000 de France, toujours à moins d’un kilomètre du centre-ville. A Paris, la Seine ne serait plus qu’un canal, car elle serait maintenant bordée par des « 2x8 » voies sur berges ultra rapides. Le modèle serait transposé avec succès sur le canal Saint-Martin, totalement mis à sec, ce qui, avantage supplémentaire, repousserait aussi bien les bobos que les SDF vers la périphérie.
Si la France n’avait pas connu Mai 68, l’inventeur du slogan : « Faites l’amour, pas la guerre » aurait été enfermé pour incitation à la débauche. Son patrimoine génétique aurait été étudié pour tenter d’isoler le gène de la débauche. Ces recherches infructueuses mobiliseraient tellement de crédits qu’il n’y aurait plus rien pour les autres chercheurs. De toute façon, on commence à avoir l’habitude. Il n’y a plus de crédit dans aucun Ministère, sauf au Ministère de la Défense, qui voit ses crédits sans cesse rallongés. Il faut bien financer l’embourbement français au sein de la coalition en Irak.
Si la France n’avait pas connu Mai 68, personne n’aurait été là pour critiquer les banlieues bétonnées. Ceux qui évoqueraient « le droit à la ville » et un cadre de vie décent se verraient rétorquer par le GNPBA (Groupement National des Promoteurs, Bétonneurs et Asphalteurs présidé par la première société française du CAC 40 LagaBouygues) que « la ville, on y bosse ou on la quitte ». Et ceux qui ne l’aiment pas n’auraient qu’à aller s’entasser dans toutes les cités des 4000 de France, toujours à moins d’un kilomètre du centre-ville. A Paris, la Seine ne serait plus qu’un canal, car elle serait maintenant bordée par des « 2x8 » voies sur berges ultra rapides. Le modèle serait transposé avec succès sur le canal Saint-Martin, totalement mis à sec, ce qui, avantage supplémentaire, repousserait aussi bien les bobos que les SDF vers la périphérie.
C’est vrai que la France sans Mai 68, elle serait quand même plus simple et moins prise de tête. Une France sans intellectuels de gauche, sans pétition, sans critique, sans Deleuze, sans Foucault, sans Bourdieu, sans Debord, sans Baudrillard, sans Derrida, sans empêcheurs de penser en rond, sans amphi bondé à la fac de Vincennes où on est tellement mal assis et où c’est pas chauffé l’hiver, sans rhizome, sans linguistique, sans intertextualité, sans transdisciplinarité (tu vois, moi aussi, j’en connais des mots qui font seventies), sans Centre Pompidou (mais quelle mouche a donc piqué le Premier Ministre de 68 pour qu’il prenne au sérieux les charlatans de l’art contemporain ?), sans contre-culture, sans happenings, sans performances, sans théâtreux chiants, sans intermittents du spectacle, sans Ariane Mnouchkine, sans Peter Brook, sans films imbitables de Godard, sans bavardages nombrilistes d’Eustache, sans marmonnements de Garrel, sans trip de Clémenti, sans Jean-Patrick Manchette, sans Daeninckx, sans Pouy, sans tous ces auteurs mal rasés (et sans doute alcoolo sur les bords) de la Série Noire, sans documentaires, sans festivals associatifs, sans scènes nationales, sans festival off d'Avignon, sans quinzaine des réalisateurs, sans délires de Brigitte Fontaine, sans Coluche, sans « Charlie Hebdo », sans Brétécher, sans « Echo des Savanes », sans Reiser, sans « Libé », sans « Actuel », sans tous ces écrivains, ces musiciens, ces cinéastes dont on aurait découvert l’existence au détour d’un article de l’une de ces publications si mal écrites et si puérilement provoc, sans « Rock et Folk » non plus, sans rock, ni folk, ni punk d’ailleurs….
Oui, c’est vrai. S’il n’y avait pas eu Mai 68, on se serait posé moins de questions. Notre vie aurait été tellement plus tranquille… tellement plus chiante et cloisonnée aussi. Dans les librairies, il n'y aurait que des livres de déclinologues (ils auraient bien trouvé un autre bouc émissaire que Mai 68 pour l'accabler comme responsable de tous les maux de la France). Heureusement, dormez braves gens, chaque soir, un film des Bronzés passe à la télé pour détendre la population, mais quand je le vois, ce soir, il ne ressemble pas au souvenir que j’en avais. Ah oui, c’est vrai, on a coupé toutes les scènes avec Balasko, la gauchiste de Cachan.
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