mercredi 11 juillet 2007

Trois esquisses de rencontres

Tropical malady (Apichatpong Weerasethakul 2004)
***
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

A une passante (Charles BAUDELAIRE 1857)

***

Quatre nuits d'un rêveur (Robert Bresson 1971)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Voilà une belle façon de faire dialoguer les films! Le film d'Apichatpong est admirable et cette note donne très envie de découvrir celui de Bresson...