Plus qu’un simple acte d’american bashing, la ressortie de Punishment Park (Peter Watkins 1971) un 4 juillet permet à nouveau d’attirer l’attention sur un film visionnaire.
Paranoïa à tous les étages : état d’urgence décrété aux Etats-Unis. Un seul choix laissé aux ennemis intérieurs (pacifistes, insoumis, Black Panthers, féministes, leaders étudiants… ) : quinze ans de pénitencier ou trois jours dans Punishment Park pour un parcours du combattant ultime et pipé d’avance.
Le tout filmé « comme si c’était vrai » avec des acteurs non professionnels qui reprennent leurs vraies fonctions dans la vie (militants, flics, représentants de la « moral majority ») d’où une incroyable et dérangeante impression de « faux plus vrai que le vrai ».
Ce qui frappe aujourd’hui, encore plus que la mise à plat de discours antagonistes (rarement film militant sera rentré à ce point dans les raisonnements et la logique de l’ennemi) et le démontage des dispositifs répressifs tapis au sein des démocraties occidentales, c’est la quantité d’images que le film aura prophétisée.
Mille et une formules à l’emporte-pièce pour caractériser le pamphlet de Watkins : « Comme si Frederic Wiseman avait adapté Surveiller et punir de Foucault avec les règles du jeu des Chasses du Comte Zaroff et de l’effet Koulechov ». Mais ces références-là, c’étaient encore celles pour les seventies. Pour faire plus strictement cinéphilique, on peut aussi dire que le film est le chaînon manquant entre le dernier western et le premier survival (La Colline a des yeux de Wes Craven, c’est seulement six ans plus tard). Pour faire plus sémiologue, appelons la télé à la rescousse : ce jeu sadique dont les participants se confient face à la caméra, ça sent pas la télé-réalité ? Si complètement ! Et les images de chasse à l’homme prises depuis l’intérieur des jeeps de l’armée, c’est pas du « Fox News embedded » ? Ah ben oui, maintenant que tu me le dis !
Par son intense paranoïa, Punishment Park a peut-être ouvert la porte à la « contestation made in Hollywood » (les films de Coppola, Arthur Penn, Pollack des mid seventies). Ce faisant, il confronte cette veine à des images dont le mode de fabrication est strictement télévisuel. L’affrontement que raconte Punishment Park, ce n’est pas seulement celui de deux camps générationnels ou politiques, c’est celui de deux types d’images. Cinéma de la contestation contre télé dévouée au maintien de l’ordre. La guerre du cinéma contre la télévision. La déclaration de guerre était donc dans un film de 1971. Depuis, quelqu'un a-t-il entendu parler de la paix ?
Paranoïa à tous les étages : état d’urgence décrété aux Etats-Unis. Un seul choix laissé aux ennemis intérieurs (pacifistes, insoumis, Black Panthers, féministes, leaders étudiants… ) : quinze ans de pénitencier ou trois jours dans Punishment Park pour un parcours du combattant ultime et pipé d’avance.
Le tout filmé « comme si c’était vrai » avec des acteurs non professionnels qui reprennent leurs vraies fonctions dans la vie (militants, flics, représentants de la « moral majority ») d’où une incroyable et dérangeante impression de « faux plus vrai que le vrai ».
Ce qui frappe aujourd’hui, encore plus que la mise à plat de discours antagonistes (rarement film militant sera rentré à ce point dans les raisonnements et la logique de l’ennemi) et le démontage des dispositifs répressifs tapis au sein des démocraties occidentales, c’est la quantité d’images que le film aura prophétisée.
Mille et une formules à l’emporte-pièce pour caractériser le pamphlet de Watkins : « Comme si Frederic Wiseman avait adapté Surveiller et punir de Foucault avec les règles du jeu des Chasses du Comte Zaroff et de l’effet Koulechov ». Mais ces références-là, c’étaient encore celles pour les seventies. Pour faire plus strictement cinéphilique, on peut aussi dire que le film est le chaînon manquant entre le dernier western et le premier survival (La Colline a des yeux de Wes Craven, c’est seulement six ans plus tard). Pour faire plus sémiologue, appelons la télé à la rescousse : ce jeu sadique dont les participants se confient face à la caméra, ça sent pas la télé-réalité ? Si complètement ! Et les images de chasse à l’homme prises depuis l’intérieur des jeeps de l’armée, c’est pas du « Fox News embedded » ? Ah ben oui, maintenant que tu me le dis !
Par son intense paranoïa, Punishment Park a peut-être ouvert la porte à la « contestation made in Hollywood » (les films de Coppola, Arthur Penn, Pollack des mid seventies). Ce faisant, il confronte cette veine à des images dont le mode de fabrication est strictement télévisuel. L’affrontement que raconte Punishment Park, ce n’est pas seulement celui de deux camps générationnels ou politiques, c’est celui de deux types d’images. Cinéma de la contestation contre télé dévouée au maintien de l’ordre. La guerre du cinéma contre la télévision. La déclaration de guerre était donc dans un film de 1971. Depuis, quelqu'un a-t-il entendu parler de la paix ?
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