A la sortie de My Blueberry Nights de Wong Kar Wai on se demandera qui de Darius Khondji ou Christopher Doyle est le meilleur chef op.
A la sortie de Paranoid Park de Gus van Sant, il apparaîtra que Chris Doyle est un chef op plus sensible que Darius Khondji, mais surtout que Gus van Sant reste le plus grand poète de l’adolescence.
A la sortie de Breath de Kim Ki-Duk, on dira qu’il faudrait que Cannes arrête de sélectionner les films de prestige financés par les ambassades pour aller juste dans les festivals.
A la sortie de L’Homme de Londres de Bela Tarr, on dira avoir été bluffé par les plans-séquences, mais que quand même cette noirceur à tout crin, c’est fatigant.
A la sortie du Scaphandre et du Papillon de Julian Schnabel, le bruit courra que Mathieu Amalric file tout droit vers le prix d’interprétation et que, de toute façon, respect pour un acteur qui joue chez Vincent Dieutre et Damien Odoul après être passé chez Spielberg.
A la sortie d’ Une Vieille Maîtresse de Catherine Breillat, on dira qu’il faut toujours des spectateurs qui sifflent dans un festival. Il paraîtrait même que Catherine Breillat et Asia Argento en voudraient plus.
A la sortie d’ Import/Export d’Ulrich Seidl, on dira qu’il faut toujours des spectateurs qui sifflent dans un festival. Il paraîtrait même que Seidl en voudrait plus.
A la sortie de Lumière silencieuse de Carlos Reyagdas, on dira qu’il y a une différence entre faire bouger sa caméra dans tous les sens et réaliser de vrais plans-séquences. Comme les sifflets seront peut-être plus forts que prévus, on aura du mal à se faire entendre.
A la sortie de Promise me this de Emir Kusturica, on se dira que le cocktail « alcool, musique, sentiments exacerbés », ça va bien une heure, mais qu’après c’est saoûlant.
A la sortie de De l’autre côté de Fatih Akin, on se dira que le cocktail « alcool, musique, sentiments exacerbés », ça va bien une demi-heure, mais qu’après c’est saoulant.
A la sortie de La Forêt de Mogari de Naomi Kawase, on sera troublé d’être ému à ce point-là, comme si les personnages du film étaient les membres de notre propre famille.
A la sortie de Secret Sunshine de Lee Chang-dong, on se dira que le cinéma coréen est vraiment le plus inventif du moment, dans sa capacité à produire des œuvres novatrices sur la forme, sans négliger la haute tenue romanesque.
A la sortie des Chansons d’Amour de Christophe Honoré, on sera sûr de lire dans le Libé du lendemain la critique dithyrambique de rigueur sous le titre « Honoré et enchanté ».
A la sortie de Perspépolis de Marjane Satrapi, on se dit qu’une animation limitée ne gâche pas un propos fort de même qu’un graphisme limité ne limitait pas le propos fort de la BD, et que si George Bush et Ahmadinejad pouvaient voir le film…
A la sortie de No country for old men des frères Coen, on se dira que cette pause de trois ans que se sont octroyés les frères Coen était le plus grand bien qu’ils pouvaient se faire à eux-mêmes, parce que leur cinéma tournait en rond.
A la sortie de We own the night, on se dira que ce silence de sept ans qu’a subi James Gray depuis son dernier film est bien la preuve des difficultés croissantes d’un auteur à travailler dans le système hollywoodien.
A la sortie de Deathproof, on se dira qu’il faudrait que Tarantino bosse autant ses scénarios que ses délires filmiques.
A la sortie de Zodiac, on se dira que cette longue attente de cinq ans depuis son dernier film a bien été mise à profit par David Fincher pour qu’il travaille autant son scénario que ses délires filmiques.
A la sortie de The Banishment d’Andrey Zvyagintsev, on se dira qu’il est bon qu’un jeune cinéaste poursuive la démarche de Tarkovski, même s’il est nécessairement moins habité que son maître.
A la sortie de Tehilim de Raphaël Nadjari, on se dira qu’il est bon qu’un jeune cinéaste poursuive la démarche de John Cassavetes, même s’il est nécessairement moins habité que son maître.
A la sortie d’ Alexandra d’Alexander Sokourov, on se dira qu’il est bon qu’un cinéaste russe poursuive la démarche de Tarkovski et qu’il est peut-être tout autant habité que son maître.
Enfin, à la sortie de 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu, on aura tout d’abord peur de ne rien trouver à dire parce que ce cinéaste, on n’en avait jamais entendu parler, et puis finalement on sera rassuré que la Compétition Officielle donne sa chance à un réalisateur inconnu.
Cannes est dans un mois. Vivement la vision des films (là-bas ou ailleurs, dans un mois ou dans un an) pour se débarrasser de toutes ces méchantes et sales idées reçues qui encombrent déjà nos cerveaux avant même que la moindre image ne soit passée par nos rétines.
A la sortie de Paranoid Park de Gus van Sant, il apparaîtra que Chris Doyle est un chef op plus sensible que Darius Khondji, mais surtout que Gus van Sant reste le plus grand poète de l’adolescence.
A la sortie de Breath de Kim Ki-Duk, on dira qu’il faudrait que Cannes arrête de sélectionner les films de prestige financés par les ambassades pour aller juste dans les festivals.
A la sortie de L’Homme de Londres de Bela Tarr, on dira avoir été bluffé par les plans-séquences, mais que quand même cette noirceur à tout crin, c’est fatigant.
A la sortie du Scaphandre et du Papillon de Julian Schnabel, le bruit courra que Mathieu Amalric file tout droit vers le prix d’interprétation et que, de toute façon, respect pour un acteur qui joue chez Vincent Dieutre et Damien Odoul après être passé chez Spielberg.
A la sortie d’ Une Vieille Maîtresse de Catherine Breillat, on dira qu’il faut toujours des spectateurs qui sifflent dans un festival. Il paraîtrait même que Catherine Breillat et Asia Argento en voudraient plus.
A la sortie d’ Import/Export d’Ulrich Seidl, on dira qu’il faut toujours des spectateurs qui sifflent dans un festival. Il paraîtrait même que Seidl en voudrait plus.
A la sortie de Lumière silencieuse de Carlos Reyagdas, on dira qu’il y a une différence entre faire bouger sa caméra dans tous les sens et réaliser de vrais plans-séquences. Comme les sifflets seront peut-être plus forts que prévus, on aura du mal à se faire entendre.
A la sortie de Promise me this de Emir Kusturica, on se dira que le cocktail « alcool, musique, sentiments exacerbés », ça va bien une heure, mais qu’après c’est saoûlant.
A la sortie de De l’autre côté de Fatih Akin, on se dira que le cocktail « alcool, musique, sentiments exacerbés », ça va bien une demi-heure, mais qu’après c’est saoulant.
A la sortie de La Forêt de Mogari de Naomi Kawase, on sera troublé d’être ému à ce point-là, comme si les personnages du film étaient les membres de notre propre famille.
A la sortie de Secret Sunshine de Lee Chang-dong, on se dira que le cinéma coréen est vraiment le plus inventif du moment, dans sa capacité à produire des œuvres novatrices sur la forme, sans négliger la haute tenue romanesque.
A la sortie des Chansons d’Amour de Christophe Honoré, on sera sûr de lire dans le Libé du lendemain la critique dithyrambique de rigueur sous le titre « Honoré et enchanté ».
A la sortie de Perspépolis de Marjane Satrapi, on se dit qu’une animation limitée ne gâche pas un propos fort de même qu’un graphisme limité ne limitait pas le propos fort de la BD, et que si George Bush et Ahmadinejad pouvaient voir le film…
A la sortie de No country for old men des frères Coen, on se dira que cette pause de trois ans que se sont octroyés les frères Coen était le plus grand bien qu’ils pouvaient se faire à eux-mêmes, parce que leur cinéma tournait en rond.
A la sortie de We own the night, on se dira que ce silence de sept ans qu’a subi James Gray depuis son dernier film est bien la preuve des difficultés croissantes d’un auteur à travailler dans le système hollywoodien.
A la sortie de Deathproof, on se dira qu’il faudrait que Tarantino bosse autant ses scénarios que ses délires filmiques.
A la sortie de Zodiac, on se dira que cette longue attente de cinq ans depuis son dernier film a bien été mise à profit par David Fincher pour qu’il travaille autant son scénario que ses délires filmiques.
A la sortie de The Banishment d’Andrey Zvyagintsev, on se dira qu’il est bon qu’un jeune cinéaste poursuive la démarche de Tarkovski, même s’il est nécessairement moins habité que son maître.
A la sortie de Tehilim de Raphaël Nadjari, on se dira qu’il est bon qu’un jeune cinéaste poursuive la démarche de John Cassavetes, même s’il est nécessairement moins habité que son maître.
A la sortie d’ Alexandra d’Alexander Sokourov, on se dira qu’il est bon qu’un cinéaste russe poursuive la démarche de Tarkovski et qu’il est peut-être tout autant habité que son maître.
Enfin, à la sortie de 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu, on aura tout d’abord peur de ne rien trouver à dire parce que ce cinéaste, on n’en avait jamais entendu parler, et puis finalement on sera rassuré que la Compétition Officielle donne sa chance à un réalisateur inconnu.
Cannes est dans un mois. Vivement la vision des films (là-bas ou ailleurs, dans un mois ou dans un an) pour se débarrasser de toutes ces méchantes et sales idées reçues qui encombrent déjà nos cerveaux avant même que la moindre image ne soit passée par nos rétines.
2 commentaires:
Voici exactement le genre de petite imposture critique dont je raffole !
Mais pour avoir vu déjà certains des films en lice, je suis obligée de te dire que tu ne pourrais pas t'en tirer aussi aisément sans te trahir.
Nadjari, par exemple, s'est départi de l'influence de Cassavetes depuis qu'il tourne en Israël, même s'il s'intéresse toujours autant à la communauté. Mais tu ferais largement illusion pour le reste. Un tip pour Paranoid Park : "le film est beaucoup plus narratif que les autres", pourrais-tu lancer à la cantonnade.
Ton séjour cannois se précise sinon ?
Pour "My Blueberry Nights", j'en ai plein aussi: "Un asiatique qui explore l'empire des signes américain: le match retour de "Lost in Translation"... Ou encore "le nouveau jalon du dialogue des continents, vingt ans après "Paris texas" ou alors "A la vue du pitch, du casting et du nom du chef op', on craint un peu la leloucherie, mais dès les cinq premières minutes de projection, on est emporté par tant de lyrisme glamour"... ou encore "Jamais la symbiose entre un réalisateur et son chef op n'a été porté à un tel point d'incandescence, comme si l'imagerie publicitaire atteignait le lyrisme de Douglas Sirk". Je peux continuer longtemps comme ça. J'ai peut-être l'idée de mettre en ligne des "critiques des films avant de les avoir vu", de les amender au sortir de la projection et de constater le taux de concordance.
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