Suite à l'invitation de Ludovic,
"Mes 10 films français de la période 1988-2008" :
- Un monument : Van Gogh (Maurice Pialat 1991)
- Un document : Reprise (Hervé Le Roux 1996)
- Un déploiement : Smoking / No smoking (Alain Resnais 1993)
- Un dénuement (et la renaissance d'un regard) : La rencontre (Alain Cavalier 1996)
- Un dénouement (mais tout le reste du film aussi) : La graine et le mulet (Abdelatif Kechiche 2007)
- Un trésor caché : La chasse aux papillons (Otar Iosseliani 1992)
- Deux élégies : Notre Musique (JLG 2004) et Bled number one (Rabah Ameur-Zaïmèche 2006)
- Deux "états de la France" : De bruit et de fureur (Jean-Claude Brisseau 1988) et L'arbre, le maire et la médiathèque (Eric Rohmer 1993)
Et puis...
- Plusieurs intenses fragments des Amants du Pont Neuf (Leos Carax 1991) et Pola X (Leos Carax 1999)
- La cohérence paradoxale (quoique leurs films m'ont alternativement insupporté ou captivé, chacun d'eux renforcent la cohésion de l'oeuvre) des filmographies de Claire Denis, Bruno Dumont ou Philippe Garrel..
- La constance de Chabrol...
- Mon enthousiasme à la sortie des projections des Gens normaux n'ont rien d'exceptionnel (Laurence Ferreira Barbosa 1993) et La vie ne me fait pas peur (Noémie Lvovsky 1999). Les reverrais-je aujourd'hui, peut-être serais-je plus nuancé mais peut-être pas...
- Les fulgurances des inclassables parmi les inclassables: Pas de repos pour les braves (Alain Guiraudie 2002) et Le dernier des immobiles (Nicola Sornaga 2002)
- Dieu seul me voit (Bruno Podalydès 1998) à voir en miroir comique de Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin
- Un regret : N'avoir toujours pas vu Petits arrangements avec les morts (Pascale Ferran 1994, Peaux de vaches (Patricia Mazuy 1988), Travolta et moi (Patricia Mazuy 1993) et La lettre (Manoel de Oliveira 1999) dont certains parlent avec les yeux embués.
12 commentaires:
comme je suis contente de tomber sur ton blog (je t'ai aperçu chez Martin le dessinateur), un fou de cinéma comme moi, merveilleux. Beau palmarès : je me rends compte que je regarde finalement peu de films français récents et que ma culture cinéphile est plutôt nordique et orientale. Il faudrait y remédier.
Merci Joachim ! Je savais que vous déborderiez, c'est justement le charme de votre blog !...
Ach! j'ai oublié Cavalier... et Depardon... j'en découvre à chaque liste!
Comme toi, j'ai un peu peur de revoir les premiers Noémie Lvovsky qui m'avaient emballé à l'époque. Idem pour "Petits arrangements avec les morts".
Par contre, je garde encore un très bon souvenir de "Travolta et moi"...
je ne peux résister à aucun top, donc... plus dur qu'il n'y paraît, un top 6 s'est presque immédiatement dessiné : (par ordre chronologique)
-de bruit et de fureur
-le garçu
-conte d'automne
-pas de repos pour les braves
-bled number one
-ne touchez pas la hâche
(ç'aurait bien sûr pu être dernier maquis et choses secrètes, l'anglaise et le duc ou... bref.)
j'aurais voulu citer aussi délits flagrants, le récent et fantastique premier venu (on n'en a pas encore pris la mesure, je trouve), l'attraction du genre chez desplechin et rochant (la sentinelle et le patriote). sans surprise chabrol, garrel et godard (disons, allez, la fille coupée en deux, coeur fantôme, notre musique). petits arrangements avec les morts en effet, dans une certaine mesure. récemment un homme un vrai et dans paris (honoré et les larrieu n'ont cessé de décevoir depuis). j'en oublie certainement (allez, un téchiné et un nolot pour la route).
(et merci pour toutes ces vidéos de skolimowski, récemment! walkover est un des films que je tiens le plus à voir depuis le plus longemps, mais difficile à se procurer je crains...)
olala ! l'arbre, le maire et la médiathèque, c'est mon unique déception chez Rohmer, quel nanar épouvantable ! Petits arrangements avec les morts, c'est très bien, mais les films de Mazuy, ça m'a toujours semblé largement surévalué (pour reprendre une de tes catégories)
En commun deux films (Van Gogh, La graine...) et deux cinéastes (Rohmer et Resnais), trois oeuvres que je ne connais pas (dont La rencontre, à mon grand regret) et un seul désaccord (le Godard).
Content de voir évoqué la merveilleuse chasse aux papillons de Iosseliani.
Pour ce qui est de tes quatre regrets : beaucoup aimé le Ferran et Travolta et moi, mais pas du tout Peaux de vaches. Et si mes yeux ont été embués devant La lettre, c'est que j'étais fatigué et que je m'y suis vaguement ennuyé.
Merci les amis. On s'amuse toujours comme des petits fous à ce genre de jeux.
Heureux de voir que Rohmer est un quasi invariant (cité dans toutes les listes) de la blogosphère alors que dans la vraie vie, j'ai croisé tellement d'allergiques.
Il est vrai qu'il pourrait monopoliser le top 10 à lui tout seul, chacun de ces films étant si abouti. Pour "L'arbre..." (qui est effectivement son film le plus atypique), cher Zvezdo, ce que j'aime vraiment c'est vraiment son aspect too much: Dombasle qui s'extasie sur les animaux de la ferme et Pascal Greggory en Jack Lang de sous-préfecture mais le dialogue du film m'avait paru tellement fin, tellement vrai. Et j'aime vraiment la façon dont le récit fait intervenir ses "sept hasards". le film me paraissait aussi assez juste sur la politique locale, la façon dont on l'abordait en France. Tout cela ne te fera pas changer d'avis... mais bon.
Quant au "Premier venu" de Doillon, loupé cette année... mais avec ce cinéaste, j'ai toujours un rapport ambivalent: il m'intéresse mais ne me passionne pas. Le rattraperai bien un jour.
Enfin, Nicolas, je répète l'info fournie par un précieux commentateur. Skolimowski sera le 5 novembre à Montreuil où seront projetés "La barrière" à 17 h et "Walkower" à 19 h puis son dernier "Quatre nuits avec Anna". J'essaierai donc de me libérer pour ce Skolimowski-thon.
Heureux cher Joachim de voir figurer Noémie Lvovksy (qui est aussi une excellente comédienne au potentiel comique incroyable). De la même je vous recommande chaudement, si vous ne l'avez pas déjà vu, "Oublie-moi".
damned, moi qui serai à cardiff! cela dit je devais justement rentrer ce week-end et il me suffirait de sécher un cours pour être présent... déraisonnable et tentant.
tout à fait d'accord sur l'arbre le maire... quant à doillon, je connais mal mais ne crois pas être fan par ailleurs, à l'exception notable du petit criminel. mais le premier venu me paraît incomparablement au dessus de tout ce qu'il a fait auparavant.
Joli le jeu de miroir rentre Depleschin et Podalydes. Sinon, "Reprise", je m'y suis intéressé dans mes recherches sur mai 68. J'ai fort envie de voir ce film, je vais encore faire des frais sur Amazon...
Puisque l'on en est à allonger la liste des remords et celle des "oublis impardonnables" - j'ai quand même zappé la graine et le mulet ! - je voudrais citer "le stade de wimbledon" d'Amalric qui ne mérite peut-être pas de détrôner Van Gogh et Smoking, mais qui n'en est pas moins une chose intéressante et élégante - encore qu'un peu maniérée : un film "antonionesque" qui peut se voir comme une Aventura à rebours ( sans incommunicabilité ni mort de dieu).
On a parlé de Belvaux quelque part : je me souviens d'Un couple épatant comme d'une comédie très sympathique, bien propre à donner envie de voir le reste du triptyque ( ce que je n'ai pas fait) puisqu'elle s'insérait dans un dispositif plus large.
Reprise, c'est très bien : tant pour le document de 68 et la scène fameuse que l'on peut servir à son employeur au retour des vacances - " j'veux pas rentrer dans cette tôle !" - que pour le travail fait sur l'histoire ultérieure de Wonder qui donne un sentiment très vif du changement des sensibilités et du contexte politique et social. Un film instructif
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