mardi 6 novembre 2007

Gus et Haïkus

Les films de Gus van Sant, ce sont les poètes japonais qui en parlent le mieux et ce, depuis quatre siècles.
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Paranoid Park (2007)
Celui qui tue
C’est peut-être moi
– Vol de lucioles !
MAEDA Fura (1884-1954)
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Last days (2005)
J’avance
Dans le vent d’automne
– Vers quel enfer ?

KOBAYASHI Issa (1763-1827)

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Elephant (2003)


Aux admirateurs de lune
Les nuages parfois
Offrent une pause


MATSUO Basho (1644-1694)

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Soudain la guerre
Debout
Au fond du couloir

WATANABE Hakusen (1913-1969)

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Gerry (2002)


Le mendiant –
Il porte le ciel et la terre
Pour habit d’été

TAKARAI Kikaku (1661-1707)

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Si seul
Que je fais bouger mon ombre
Pour voir


OZAKI Hosai (1885-1926)

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S’il y a cinq ans, j’ai été si ébloui par Gerry, c’est parce qu’il m’apparaissait comme le rare exemple d’une tabula rasa qui ne soit pas un champ de ruines, mais véritablement une terre féconde pour un nouveau départ de cinéma.

Si j’aime autant les films de Gus van Sant, c’est peut-être simplement parce qu’en n'alignant que des bribes, que des formes partielles et fragmentées, ils arrivent au contraire à procurer l'impression d'une rare amplitude.

Si j’aime autant les films de Gus van Sant, c’est peut-être simplement parce qu’ils alignent ces moments qui condensent le mystère comme l’évidence, le concret comme l’onirique, le réel comme le fantasmé, des moments où la cristallisation de l’éphémère vaut expérience du monde et de sa précarité.

Si j’aime autant les films de Gus van Sant, c’est parce que finalement, la seule chose qu’il sait faire, c’est filmer des haïkus.

2 commentaires:

Nuno a dit…

Joachim, ce post est absolument magnifique. Ouah...

Joachim a dit…

Merci, mais je pense que les films et les poèmes m'ont aidé à trouver ce chemin.
Sinon, j'ai vu que ton abandon n'avait eu qu'un temps et que tu reprends un nouveau blog.
Bonjour ! Joie d'automne !