dimanche 17 mai 2009

Premières bobines

Premier jour à Cannes. Pas vu Audiard, Pedro Costa, Hong Sang-Soo qui ont de fervents défenseurs. Pas vu non plus le Coppola sur lequel j'ai tout entendu.

Pour ma part, vu trois autres films déjà singuliers. Notes donc fort rapides, en attendant peut-être d'y revenir :

Go get some rosemary (Josh and Benny Safdie) : Au-delà du film lui-même, c'est la démarche qui (m') émeut profondément. Sous la forme d'une chronique (sans doute autobiographique) d'un père et des ses mouflets qui funambulise sur la marge entre copain et parent, le cinéma des frères Safdie traque l'épiphanie discrète où les contingences du réel laissent des voies ouvertes pour l'imagination domestique. Plus que le charme volatil (qui n'empêche pas toujours l'écueil de la répétition) un éloge de la vie comme perpétuel do-it-yourself affectif et ludique. et par là-même . Sublime dénouement au téléphérique de Roosevelt Island (mais est-il possible de louper ça tellement le moyen de transport est en-lui même cinématographique), sublime dénouement parce que très ouvert : plutôt que la fin d'un âge ou la fin d'un trajet, le début d'une (mini)odyssée pour les deux gamins du film, comme pour les frères Safdie, qui livrent, avec cet opus, la touchante généalogie de leur propre démarche de cinéastes bricoleurs et (quasi) autarciques.

Mother (Bong Joon Ho) : Moins dans la jouissance immédiate du genre que ses précédents titres, mais pas moins d'invention et de capacité à surprendre, notamment dans son jeu avec le spectateur. Scénario très complexe et à multiples détentes mais qui ne sert pas uniquement la belle maîtrise des intensités variables du suspense ou une structure à la Rashomon servant habilement le wodunit. Une constante tout de même chez Bong Joon Ho: la figure du héros ahuri, dépassé par les évènements (est-ce un sage ou un bouc émissaire ? toute la valeur du film est aussi dans cette énigme), mais une figure qui se décline chez les différents protagonistes du film : accusé, mère protectrice, victime collatérale . Et puis ce bonheur de faire du cinéma à chaque plan, dans la majesté des paysages comme dans la joie de discrètes touches burlesques... Bon. Vraiment pas facile d'écrire sur ce film bien plus dense (et qui en a déçu certains) qu'il n'en a l'air... Donc, peut-être à suivre... (M'étonnerait pas que le film se décante encore un peu plus dans les prochains jours...)

Les beaux gosses
(Riad Sattouf) : Attendu, vu et pas déçu ! Enorme secouage de cocotier de la comédie à la française. Là aussi, pas facile d'écrire dessus (on se sent un peu bête de faire l'intellectuel quand c'est si simple de rire et d'être ému) à part les formules toutes faites ("le premier grand jalon du teen-movie de chez nous" quoique la Noémie Lvovsky de Petites pourrait en être la marraine en cinéma de Sattouf comme elle joue d'ailleurs la mère intrusive et dépressive du personnage principal).
Un seul éloge (très, trop) global : Un film qui accumule toutes les disgrâces (de l'âge adolescent) pour en faire surgir sa propre grâce...

2 commentaires:

Dr Orlof a dit…

Chanceux! Je suis jaloux!

Anonyme a dit…

Au moins il y a dejà du beau temps
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