dimanche 17 mai 2009

Le film qu'il fallait faire pour être à Cannes cette année

Tout se mélange dans la tête du festivalier, mais au bout du compte, la chaîne des films mise bout à bout finit par en former un nouveau, de film, improbable, aléatoire et éminemment personnel.
Cut-upons donc les pitchs de la Quinzaine des Réalisateurs (de loin, les plus singuliers sur le papier)... et si, avec un synopsis pareil, on n'est pas en sélection en 2010 :

L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant de son codétenu. Choqué par la mort brutale de sa femme, il perd la parole et est interné à Island Hospital. Il est sélectionné pour un traitement expérimental qui l'oblige à affronter la vérité dévastatrice qui sous-tend son passé, son présent et son avenir.
Pendant ce temps, un cinéaste se rend à Island Hospital pour réaliser un documentaire sur la vie des patients et de l'équipe soignante. Ni riche, ni célèbre, il a la réputation d'être un réalisateur de films d'auteur. Pendant la journée, il tourne des vidéos de karaoké, et la nuit, il aide sa mère qui tient une boîte de karaoké. Débordé par ses pulsions, ingrat physiquement et moyennement malin, il vit seul avec sa mère qu'il jauge avec mépris, ne voyant que ses pulls ringards, sa décoration kitch et les miettes de pain qui se logent à la commissure de ses lèvres quand elle mange bruyamment.Par ailleurs, il est capable de faire un discours étonnant sur la soul américaine à des écoliers éberlués, mais pour son film, il étudie les causes et les conséquences de ces phénomènes psychiques locaux.
«L'arrière-petit-neveu du bisaïeul de ma trisaïeule avait tué un jour à coups de pioche le maire du village, sa femme et le garde-champêtre, coupable d'avoir déplacé sa chèvre de dix mètres. Ca me fournissait un bon point de départ... Il y a eu d'autres manifestations du même ordre dans la famille», c'est comme cela qu'il présente son projet au public d'un festival d'une petite ville où il tombe nez à nez avec un de ses vieux amis, Bu. Après quelques verres, Ku est entraîné chez Bu où il fait la connaissance de sa femme qui prétend connaître tous ses films.

Le cinéaste et notre héros se lancent un défi mutuel : participer à un concours de films pornos amateurs. Mais quel genre de porno peuvent faire des types comme eux ? Après avoir picolé et parlé des heures, une idée s'impose - ils feront l'amour ensemble devant la caméra. Ce n'est pas homosexuel; c'est au-delà. Ce n'est pas du porno, c'est un projet artistique : neuf scènes tournées autour de la table, entre chaque scène, 45 degrés, 132 minutes en temps réel, la réalisatrice et ses parents jouent les trois personnages. Il n'y a pas de quatrième personnage, à part les chats.
Mener à bien ce projet implique notamment de ne pas moisir à Island Hopital. Quand ils rencontrent Curly, une adolescente qui n'a pas froid aux yeux, ils virent de bord.
Pourchassés par tous, ils bravent tous les dangers.
Tout ce petit monde s'entasse comme il le peut dans un studio du centre de New York et voudraient que ces deux semaines durent six mois. Pendant ces quinze jours, un voyage dans le nord de l'état de New York, des visiteurs venus d'étranges pays, une mère, une petite amie, des couvertures "magiques", et l'anarchie la plus totale s'empare de leur vie.

Après des nuits de beuveries, le cinéaste retrouve un message de sa consoeur lui demandant de « ne plus jamais l'approcher ». Mais il n'a aucun souvenir des événements de ces dernières semaines.
Finalement, la fugue lui semble être la seule issue: d'un grenier à Sainte-Marie-aux-Mines à la scène d'un café de Tokyo puis la forêt comme nouvelle destination.
Mais rien n'est innocent dans la vie. Tout le monde veut obtenir quelque chose. Sa seule idée en tête : amener avec lui dans la mort le plus de femmes possible.Hélas, dans ce domaine, il accumule râteau sur râteau, sans toutefois se démonter. Mais est-ce vraiment de ça dont il avait rêvé ?
Tout porte à croire qu'il subira le même sort. A moins qu'il ne parvienne à se "démerder" de là...

Mouaiff... Préférons sans doute comme film charade imaginaire, l'élégant générique d'ouverture des projections de la Quinzaine.


A chaque fois, un double plaisir : d'abord le quizz à compléter (à ce propos, quelqu'un sait quel est le film asiatique à 00:08 après La Captive d'Akerman ?) et les frissons de l'évocation furtive d'une mémoire cinéphile.

2 commentaires:

Loryniel a dit…

Merci pour ce superbe générique Quinzaine. Oserais-je dire le truc le plus émouvant vu à Cannes ? Oui.

Impossible de mettre la main sur le morceau de piano, par contre.

Joachim a dit…

Le compositeur s'appelle Cyril Moisson, si ça peut t'aider...