"toutes les femmes de Manet ont l’air de dire je sais à quoi tu penses sans doute parce que jusqu’à ce peintre et je le savais par Malraux la réalité intérieure restait plus subtile que le cosmos les célèbres et pâles sourires de Vinci et de Vermeer disent d’abord moi moi et le monde ensuite et même la femme à l’écharpe rose de Corot ne pense pas ce que pense l’Olympia ce que pense ce que pense la barmaid des Folies-Bergère parce que le monde enfin le monde intérieur a rejoint le cosmos et qu’avec Edouard Manet commence la peinture moderne c’est-à-dire le cinématographe c’est-à-dire des formes qui cheminent vers la parole très exactement une forme qui pense
Merci JM pour ce texte fort évocateur. Il me semble en fait avoir plusieurs fois lu une évocation de celui-ci dans "Les Cahiers" mais sans jamais avoir été confronté directement à sa source qui paraît se deviner aisément. En revanche, la période où il a été écrit moins. Années Cahiers ? Années AK ? Période critique ? Période cinéaste ? Avant ou après avoir touché une caméra ? Est-ce qu'on peut y lire entre les lignes un portrait d'AK ou plutôt un semblant de confession sur la relation entre JLG et AK ?
"365 jours ouvrables", c'est un peu plus encourageant qu' "à chaque jour suffit sa peine". C'est surtout le titre d'une (la meilleure ?) chanson de Diabologum , groupe fort inégal mais excitant dans son avidité de découverte et dans les quelques mots d'ordre lancés dans leurs chansons: "A découvrir absolument" ou "L'art est dans la rue", slogans avec lesquels on ne pouvait être que d'accord. Et puis pour avoir mis en musique rageuse le monologue final de Françoise Lebrun dans "La maman et la putain", il sera immensément pardonné à ce groupe. Je retrouvais aussi dans ces compositions une certaine impatience adolescente et désordonnée et surtout une envie de faire partager ses dernières découvertes en musique en art, en cinéma ou en littérature. A sa manière, ce blog tente la même chose. D'abord en tentant d'établir des "passerelles" entre différentes oeuvres et / ou évènements. Ensuite, en essayant de faire découvrir des films rares qui me tiennent à coeur ("films inconnus"). Enfin , mes textes et mes photos interrogent mes expériences autour de mes deux terrains de jeu et chantiers de réflexion favoris: la ville dans laquelle j'évolue et le cinéma que mes yeux préfèrent.
4 commentaires:
Salut Joachim,
"toutes les femmes de Manet ont l’air de dire
je sais à quoi tu penses
sans doute parce que jusqu’à ce peintre
et je le savais par Malraux
la réalité intérieure restait plus subtile que le cosmos
les célèbres et pâles sourires
de Vinci et de Vermeer
disent d’abord moi
moi
et le monde ensuite
et même la femme à l’écharpe rose de Corot
ne pense pas
ce que pense l’Olympia
ce que pense
ce que pense la barmaid des Folies-Bergère
parce que le monde enfin
le monde intérieur
a rejoint le cosmos
et qu’avec Edouard Manet commence
la peinture moderne
c’est-à-dire le cinématographe
c’est-à-dire
des formes
qui cheminent vers la parole
très exactement une forme qui pense
Dois-je préciser la source ? ;-)
A plus tard..
Merci JM pour ce texte fort évocateur. Il me semble en fait avoir plusieurs fois lu une évocation de celui-ci dans "Les Cahiers" mais sans jamais avoir été confronté directement à sa source qui paraît se deviner aisément. En revanche, la période où il a été écrit moins. Années Cahiers ? Années AK ? Période critique ? Période cinéaste ? Avant ou après avoir touché une caméra ? Est-ce qu'on peut y lire entre les lignes un portrait d'AK ou plutôt un semblant de confession sur la relation entre JLG et AK ?
Et puis dans le genre "filmer le cosmos":
http://fr.youtube.com/watch?v=E5NNBqLISps
C'est vrai que c'est pas le dernier, celui-là !
Très intéressant, ce rapprochement. Bravo. Plus je navigue dans ce blog, plus j'y trouve mes délices
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