dimanche 6 avril 2008

He was a legend

Pas mon genre de "rendre hommage" (affront: rester muet pour Bergman) ou de saluer "l'une des dernières légendes d'Hollywood", acteur que j'avais pourtant déjà oublié, mais dans mes flâneries youtubesques du jour, trouvé cette séquence où l'on peut noter une certaine résonance avec le post précédent (les villes désertes, ça marche toujours sur moi) :


The omega man (Boris Sagal 1971)


Et c'est d'ailleurs, dans cette prime adaptation de Je suis une légende que l'on trouve également ce moment quasi situationniste non seulement parce que si le film est vu dans une salle, il paraît jouer la mise en abyme du moment de la projection...



... mais aussi parce qu'il manifeste le face-à-face entre la collectivité de l'Amérique hippie (déjà si loin, si proche, seulement deux ans après Woodstock) et le champion de l'Amérique de Nixon. Comme si cette dernière savait au fond qu'elle avait déjà gagné et que les utopies étaient désormais enfouies, un simple souvenir ou pire un fantasme pour le cinéma. Souvenir d'un acteur qui restera par ses duels (et pas toujours du côté le plus défendable) : la course de chars de Ben Hur (William Wyler 1959), le face-à-face Vargas / Quinlan de La soif du mal (Orson Welles 1958) et la confrontation avec Michael Moore (Bowling for Columbine 2002).


Et cette séquence dans le cinéma désert m'a fait revenir en mémoire l'une des plus mémorables séances "d'images projetées" vues au cours d'un long-métrage, séquence animée par une autre légende du cinéma, toujours active et fureteuse elle: le grand Michel.



Dillinger est mort (Marco Ferreri 1969)

Et que fait un spectateur quand il n'y a plus rien à voir ? Il passe derrière l'écran, pardi, et devient lui-même l'image projetée, un nouveau film (comme dans la première minute de cet extrait) :


3 commentaires:

martin a dit…

Aurais-tu rater le film "goodbye dragon inn" de Tsai Ming Liang? Pas mal non plus dans le genre images projetées et salle déserte!

Joachim a dit…

Ah ben oui, c'est vrai... D'ailleurs, j'en ai déjà parlé... et précisément de cette séquence d'ailleurs. Faut fouiller dans les archives, je crois en juin 07 ou alors il faut fouiller dans l'index à "Tsaï Ming Liang".

Anonyme a dit…

l'Amérique de Nixon aurait gagné ? Pourtant, dans ce film, comme dans Planète des singes (1968) et Soleil Vert (1973), cette victoire ne mène qu'à la destruction et au néant. drôle de situation pour notre champion qui pète les plombs dans chacune de ces oeuvres. Ceci dit, il a suffisamment joué le grand américain pour que ce soit l'image qui en reste aujourd'hui. Comme je l'ai écrit, je le préfère quand il est en duel avec lui-même.

Sinon, Omega man n'est pas terrible, le meilleur c'est ce que tu préfères, cette ville abandonnée. Le roman de Matheson est un chef d'oeuvre, par contre.

Ah, et dans Soleil vert, il y a aussi une projection privée.