Mais, miracle de la technologie, les téléphones portables permettent désormais de regarder le soleil en face, et, ô surprise, le soleil paraît alors transmettre un message en morse.
Ce gadget technologique aurait sans doute évité certains désagréments à Gérard de Nerval, mais en même temps, ne lui aurait sans doute pas inspiré l'un de ses plus beaux poèmes:
Quiconque a regardé le soleil fixement
Croit voir devant ses yeux voler obstinément
Autour de lui, une tache livide.
Ainsi, tout jeune encore et plus audacieux,
Sur la gloire, un instant, j’osais fixer les yeux :
Un point noir est resté dans mon regard avide.
Depuis, mêlée à tout comme un signe de deuil,
Partout, sur quelque endroit que s’arrête mon œil,
Je la vois se poser aussi, la tâche noire ! –
Quoi toujours ? Entre moi sans cesse et le bonheur !
Oh ! C’est que l’aigle seul - malheur à nous, malheur !
Contemple impunément le Soleil et la Gloire.
Le point noir (Gérard de Nerval 1831)
Il est vrai qu'en matière de face-à-face avec le soleil, le plus important est de ruser, de faire avec lui ce qu'il a fait avec nous tout l'été durant: jouer à cache-cache, comme sur cette autre i-mode vidéo:
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