vendredi 7 août 2009

Teen heroes

L'original (1985)

La copie (2008)

Sauf que... l'original est une fiction et la copie... un documentaire (estampillé "sensation de Sundance"). N'ayant vu que la bande-annonce du second film, je me dis qu'il ne doit pas y avoir que l'affiche à lorgner sur l'original (la similarité des personnages est aussi frappante) :



Entre autres faits de gloire, John Hughes doit donc être le seul cinéaste au monde dont une fiction a inspiré un documentaire. L'amusant (voire fascinant) jeu de miroir que voilà ! Mais quel sens donner à cet énigmatique passage de relais, à plus de 20 ans d'écart ? Ce film de John Hughes aurait-il été un "tel jalon dans nos vies" (comme le suggèrent l'avalanche de commentaires sur facebook ou sous les vidéos youtube) qu'il en aurait modelé le réel ? Ou alors, dans la vie réelle comme dans la vie rêvée des ados, ne s'agit-il que de se conformer à un archétype pour mieux se découvrir non pas "bigger than life" mais "deeper than its stereotype" (comme l'indique le pitch wikipedia du film) ? Sans doute un peu des deux répondrait celui qui ne veut pas se mouiller. Reste que, sans trop m'avancer, je gage également que ce qui a dû disparaître du "remake", c'est la part la plus admirable de l'original : son hiératisme serein (pour ne pas dire austérité), ses acteurs récitants parfois au bord du somnambulisme, sa façon innocente de rejouer Huis clos ou d'expérimenter la dimension beckettienne de l'adolescence, autant de traits dont aucun teen-movie ne voudrait aujourd'hui. Peut-être est-ce la dimension "lunaire" des films de John Hughes qui leur fait encore tenir le coup aujourd'hui. Il fallait bien cela pour donner le change et encore plus d'éclat à sa face solaire et festive, celle qui rayonne à plein dans Ferris Bueller's day off (1986).

3 commentaires:

Dr Orlof a dit…

Tu es le premier à lui rendre hommage alors profitons-en pour dire que c'est toute une partie de notre adolescence qui disparaît aujourd'hui (j'ai peur de revoir "Breakfast club" aujourd'hui, tant je l'ai aimé à 16 ans!)
Ca me donne l'occasion de répondre à ta belle note précédente puisque je crois que la première séance de ciné que j'ai connue en solo était un John Hugues et c'était le bien oublié 'Une créature de rêve" qui doit être un monument de délicieuse crétinerie (pas revu depuis)
Faudra aussi que je vois un jour "Ferris Buller"

Joachim a dit…

Ferris Bueller était aussi l'une de mes toutes premières séances en solo. Jamais revu depuis. Mais à lire, de blog en blog, les éloges et les souvenirs émus (en particulier le long article de Matière Focale, en lien sur mon nom) en particulier sur ce film, je me demande s'il ne s'agit pas d'une oeuvre infiniment plus riche qu'il n'y paraît et qui, comme les bons vins, se bonifie (disons plutôt se complexifie) avec les années. (Quoi qu'il en soit, il est certain que Breakfast et Ferris Bueller, on n'y voit pas les mêmes choses, on ne les ressent pas de la même manière suivant l'âge où on les découvre).

'33 a dit…

Ah, tous ces gens qui ont découvert Hughes à l'adolescence... Je vous envie.