lundi 24 mai 2010

Api end

Modeste contribution au choeur des enthousiastes de la Palme 2010 : une danse de joie inter-planétaire où communient humains, extra-terrestres, fantômes et conquérants, soit autant de figures que le cinéma d'Apichatpong Weerasethakul aura su nous rendre familières.

(Sources : Syndromes and a century (2006) et un certain évènement de l'histoire de l'humanité).

9 commentaires:

Vincent a dit…

Je vois que tu es bien rentré. Nous avons choisi le même photographie :)

Joachim a dit…

Je crois que nous avons été nombreux à être interpellé par cette image, et ce dès le feuilletage du catalogue, le premier jour.

Julien a dit…

Et c'est pas inquiétant, ça, que tous (les critiques) soient interpellés par la même chose?

Joachim a dit…

En quoi le serait-ce ? Développez, mon cher ! Pour ma part, ce n'est pas le seul film dont j'ai parlé. De plus, même si de l'avis de tous, ce fut un "petit Cannes", le film est loin de faire l'unanimité (euphémisme).

Julien a dit…

Ce commentaire là, en effet tout le monde l'a fait, dans chronicart, libération, le monde, les inrocks, les cahiers. je trouve ça pour ma part assez inquiétant que tous vous n'ayez que ça à dire : que c'est un petit Cannes (ou un grand, quelle importance?), que quand même il y a le Weerasethakul, et que vous en soyez encore à vous féliciter d'être en désaccord avec je sais pas qui, le figaro ou positif, sur la palme d'or alors que le problème c'est quand même plutôt d'offrir quelque chose à penser aux gens et de leur faire découvrir autre chose que le film dont tout le monde parle. Quand tout le monde parle de la même chose, quand tout le monde met la même photo sur son site ou son blog, se félicite de la même récompense, ne devient-il pas urgent de prendre le contre-pied du mouvement général et de parler des films dont personne ne parle, des auteurs qui n'existent pas parce que frémaux n'a pas le temps de les connaître et que de toute manière ils n'ont pas la cote ? Vous ne trouvez pas qu'il est temps de les lâcher, les si médiocres auteurs internationaux à la mode ?

Joachim a dit…

Oui, enfin, bon, hum... comment dire... Plusieurs choses livrées en vrac :

-Paradoxalement, Cannes n'est sans doute pas le meilleur moment ni endroit pour parler de cinéma. Il y a une condensation inévitable sur les quelques mêmes noms et titres qui fait qu'on arrive effectivement vite à un effet de redite qui, de l'extérieur, peut paraître agaçant (en un sens, je vous comprends).

-Cela dit, la posture critique du contre-pied pour le contre-pied (disons au hasard Technikart qui, manque de bol, aime lui aussi Apichatpong), je ne vois pas ce que ça apporte.

-Apichatpong est peut-être précisément l'un des cinéastes contemporains "qui offre quelque chose à penser aux gens et leur fait découvrir autre chose". Vous êtes peut-être insensible à son cinéma, mais il n'est en rien un "médiocre auteur international à la mode". C'est un cinéaste éloigné de tout ronron, qui parvient encore à surprendre tout en prenant les spectateurs (enfin ceux qui l'acceptent) par la main.

-Pour ma part, je veux bien admettre une certaine paresse qui m'a fait oublier de parler de certains films marquants (Godard, le Carlos d'Assayas, Aurora de Cristi Puiu, The myth of american sleepover) ou "décevants bien que signés de vrais cinéastes" (le Iosseliani, My joy de Losnitza)... mais bon, ça viendra peut-être.

-Pour terminer sur mon cas personnel et ce blog en particulier, un rapide coup d'oeil dans la colonne des occurrences des billets vous montrera la bonne place de Skolimowski et Jacques Rozier bien connus pour squatter les couvertures de magazines (ah ben non, en fait, le monde n'est pas parfait). Et je ne parle pas des billets consacrés aux courts, moyens-métrages et vidéos du Net signés, la plupart du temps, par des quasi inconnus. Si je revendique une chose avec ce blog, c'est bien de ne pas courir après l'actualité et les goûts attendus (Cannes étant l'exception dans l'année) mais d'exposer simplement ma cinéphilie. Après, libre à qui que ce soit de ne pas être d'accord, d'argumenter et de me titiller... mais je ne pense pas aller dans le sens du vent.

Quoi qu'il en soit, je vous remercierais presque d'apporter la contradiction et de faire vivre ces commentaires.

Julien a dit…

Certes certes, vous n'êtes pas le pire, c'est sans doute pour ça que c'est chez vous que je m'excite.

Vincent a dit…

Pour aller dans le sens de Joachim, moi qui suis loin d'avoir tout vu de la sélection officielle, j'ai vite ressentit ce côté "année mineure" au cours des nombreuses discussions que j'ai eu sur place (je crois par contre que Cannes est un bon endroit pour parler cinéma, je n'ai fait que ça pendant une semaine et ça me manque déjà).
Il suffit de comparer Tarantino / Doug Liman ou Bellocchio / Luchetti pour comprendre où ça coince. C'est la première fois en une vingtaine de festival que je vois non tant des films mauvais que des films ordinaires. Que tous ou presque s'accordent là dessus, ce n'est qu'un point de départ.
Ce qui est plus intéressant, c'est que cela a permis sans doute à des films plus modestes, plus discrètement poétiques, d'émerger (Boomnee, Poetry, Des hommes et des dieux...).
Je suis allé à reculons voir le Weerasethakul et j'en suis ressortit conquis. Je comprends que l'on puisse être énervé par ce que vous appelez "effet de mode", mais c'est quand même un cinéma dont on ne parle pas le reste de l'année et c'est la gloire de Cannes de mettre, quelques jours, ce cinéma au premier plan. S'il y a quelque chose à découvrir au cinéma "d'autre", c'est bien un univers comme celui-ci. Ceci étant, de là à délirer comme dans Libération, je ferais comme Godard, jusqu'au bout mais pas un pas de plus :)
Sinon, pour la photo, c'est juste un hasard. En fait elle me rappelle fortement les cavaliers noirs dans la version animée par Ralph Bakshi du "Seigneur des anneaux".

Joachim a dit…

Carpenter et Miyazaki étaient aussi des références qui revenaient souvent à propos de ce gentil monstre aux yeux rouges.