A quelques jours d'écart, je découvre le travail du photographe Michael Wolf, ou comment compacter l'architecture pour ne plus en retenir que la déclinaison chromatique d'une trame textile (ou le gratte-ciel revenu à l'état de tissu) :
Et je découvre également le Cinema Redux de Brendan Dawes (un photogramme par seconde, une ligne égale une minute), ou comment compacter un long-métrage pour ne plus en retenir que la déclinaison chromatique d'une trame lumineuse (ou le film - Vertigo- revenu à l'état de spectre lumineux).
On voit mieux là...
Alors, est-ce que Michael Wolf et Brendan Dawes font la même chose ? Je ne saurais répondre, mais, placé devant leurs oeuvres, je vois au moins une autre conjonction : la nécessité d'aller fouiller du regard les moindres cases de ces compressions monolithiques, pour y dénicher des émotions derrière ces images ramenées à l'état de pixel, qu'elles proviennent des films (où est ma scène préférée ?) ...... ou du quotidien de la ville. Cf ce genre de vues où l'oeil commence à rentrer dans les appartements : ou encore plus explicite les zooms de la série Transparent city details.
Alors, est-ce que Michael Wolf et Brendan Dawes font la même chose ? Je ne saurais répondre, mais, placé devant leurs oeuvres, je vois au moins une autre conjonction : la nécessité d'aller fouiller du regard les moindres cases de ces compressions monolithiques, pour y dénicher des émotions derrière ces images ramenées à l'état de pixel, qu'elles proviennent des films (où est ma scène préférée ?) ...... ou du quotidien de la ville. Cf ce genre de vues où l'oeil commence à rentrer dans les appartements : ou encore plus explicite les zooms de la série Transparent city details.
Effroi du monumental et frisson du voyeurisme. Face aux images de Michael Wolf ou de Brendan Dawes, c'est le spectateur qui agit comme ses frères photographes, ceux de Fenêtre sur cour (Alfred Hitchcock 1955) et de Blow up (Michelangelo Antonioni 1966).
2 commentaires:
Chez Michael Wolf, me frappe davantage dans la série "Hong Kong" comme les architectes de cette mégapole ont vraiment été des peintres. Il ne s'agit même plus d'habitations mais de "canevas" totalement abstraits, de lignes et de couleurs.
La référence à "Fenêtre sur Cour", explicite dans la série américaine (et d'ailleurs objet d'un des seuls trucages) me paraît téléphonée, bavarde, etc…
Devant l'échelle de ses photographies, j'ai vraiment ce double mouvement (et qui coexiste pratiquement à chaque fois, aussi bien à HK qu'à Chicago) : celui d'une perception d'une géométrie implacable et saturée mais "sauvée" par son chromatisme, et ensuite, à travers les mailles, ce plaisir du voyeur d'aller traquer l'intime dans les alvéoles (ou même les coursives de Hong Kong). A mon sens, le propos est assez différent d'Andreas Gursky, images vertigineuses, mais plus univoques et déshumanisées.
Sinon, welcome C.A !
Enregistrer un commentaire